Fuck the swedish heiress, save the world !
N’étant pas inconditionnel du genre des comédies d’espionnage, et trainé au cinéma par un pote, je me suis rendu en salle un poil circonspect pour voir ce film de Matthew Vaughn, producteur puis réalisateur britannique d’une tenue plutôt correcte. M’attendant à un enchainement de poncifs je n’attendais donc pas grand-chose de cette séance, et j’ai donc été très agréablement surpris par le résultat.
Tout commence par une mise en situation d’un classicisme, pour ne pas dire d’une banalité confondante, avec toutefois quelques petits éléments annonciateurs de la suite (explosions répétées et surdimensionnées par exemple). Ensuite, entre le mentor so british ami du père (salut Obi Wan), le méchant grandiloquent (salut [placez ici un méchant de James Bond random]), un héros sorti de sa banlieue pourrie… rien ne sort vraiment du lot.
Mais bon, le début est plutôt plaisant, le film sacrifiant ensuite à la mode des jeunes extraordinaires qui gangrène le cinéma blockbuster depuis Harry Potter : vous êtes l’élite, vous allez souffrir, le héros a un antagoniste, des Jean-Jacques, une nénette avec qui il s’entend bien, etc… ça pourrait être à vomir. La surprise est que le tout tienne suffisamment la route jusqu’à ce que le film se mette à se lâcher sérieusement : entre la scène de l’église et l’ultime rencontre entre Colin Firth et Samuel L. Jackson qui s’en suit, les étêtements artificiers, la rencontre avec l’héritière de la couronne de Suède…
L’héritière de la couronne de Suède, revenons-y. La rencontre est magique puisqu’elle casse les codes du genre, entre la libération sous condition de faveur sexuelle, et la reprise en main illico par la demoiselle qui ajoute une clause pour le moins inattendue en cas de sauvetage du monde. Ça n’a l’air de rien, mais on ne rencontre que rarement ce genre de dialogue dans cette catégorie de film, et ce d’autant plus qu’il clot définitivement ce qui dans n’importe quel resucée du genre aurait été obligatoire : la romance chiante avec la coreligionnaire évoquée précédemment.
Et c’est pour ça que le film m’a plu, il se permet (c’est bien peu de chose me direz-vous), de surprendre son spectateur, lui évitant les cordages épais qui sont la norme dans ces productions sans danger, sans risque, sans grand intérêt de manière générale.
Si on ajoute à ça les acteurs (à condition de le voir en VO à mon avis), les adultes j’entends, et quelques scènes de bravoure comme, une fois de plus, celle de l’église, on se retrouve devant un divertissement de qualité, et comme ça n’est malheureusement pas tout les jours, ça se voit !