Kiss
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Kiss

Film de Jean Levitte et Raoul André (1971)

Aïe, bobo têtête. On voulait du film français chelou, on l'a bel et bien eu, et très profond même. On ne peut franchement pas qualifier cela de comédie franchouillarde, on est plus dans l'essai érotico-expérimental de drogués en mort cérébral. Sérieusement, certaines séquences auraient pu être pondues par un Gaspard Noé violé par Jean-Louis Van Belle sous influence Blood Freak et Dracula Vampire Sexuel. La course-poursuite à travers champs entre tout le monde et personne est réellement effrayante (le doublage de la femme noire vient d'un autre monde... Son simple voleu' m'a achevé de rire). On sent bien qu'il y a matière à cut, mais impossible de trouver où l'on peut démarrer puis terminer un extrait. En fait, faudrait diffuser le film entier à la prochaine Nuit Excentrique, après avoir pris soin de barricader les portes de sortie. Je me demande si la musique avec son flutiste cthulhien peut réussir à transformer une partie de la salle en cannibales autophagiques.


"Kisss" se découpe vaguement en 3 parties : le début complètement psychotronique avec son Anglais en location, son Angélique mongolo-cruche au possible (si la caverne de Platon existe, c'est elle qui y représente l'idée de l'ingénuité attardée féminine), sa Renée proxénète et son beauf de Cabu violeur compulsif (il "séduit" ces dames avec une paire de ciseaux et la question "on va aux prunes ?").
Le milieu où toute structure filmique s'effondre, avec sa succession de séquences sans réel intérêt (enfin, dans un tel film, c'est très relatif) à part mater des nichons, jusqu'à la séminale chanson hippie "I believe".


La conclusion où se met en place un trafic d'ergot de seigle sur Dieppe qui permet à tous les personnages de se recroiser sans qu'aucune cohérence ne cherche à expliquer les comportements de chacun. Le film perd alors son aspect arty de ses débuts pour se rapprocher très sommairement d'une pantalonnade à la Philippe clair (la course-poursuite dans la fête foraine). A noter un appel téléphonique de Renée au service des dénonciations anonymes pour leur balancer sa sœur, qu'elle qualifie explicitement comme telle (on perd en anonymat !).


Que retenir de ce truc totalement en dehors du monde ? Deux choses.
1 / L'emploi du terme "la psychédélie". Substantif logique, et pourtant, je n'avais jamais pensé à l'utiliser.
2 / L'idée génialement mise en scène du harcèlement du patron satyrique par un hurluberlu qui le pourchasse sans cesse en faisant "wouwouwouuuuuu". Ça m'a fasciné.


Par contre, une question reste en suspens : mais qui pouvait bien financer un film comme "Kisss" ?


Pour la note, va falloir attendre que je retravaille un peu l'ensemble mathématique des nombres complexes.

Créée

le 26 avr. 2021

Critique lue 82 fois

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