Jamais sorti en France, pour cause de bide retentissant en Amérique, Knightriders est un film totalement méconnu dans la carrière de Romero. Ça n'est pas un film d'horreur, il n'y a pas de sang, et pourtant, ce qui est raconté y est fascinant.


C'est l'histoire d'une communauté de marginaux, qui font des spectacles à base de joutes comme cela se pratiquait au Moyen Age, sauf qu'au lieu d'utiliser des chevaux, les protagonistes font ça à moto. Le jeu est parfaitement organisé, jusqu'à la mise en place d'un Roi et d'une Reine, qui voient ainsi leurs sujets se battre. Seulement, il y a des scissions qui commencent à fomenter, car tous ne vivent pas ces spectacles de la même façon.


Ce film est également issu de la période la plus libre de Romero, où le carton de Zombie lui a permis de faire le sujet qu'il voulait. Il a choisi celui-ci (qu'il a écrit), et représente sans doute de sa personnalité, avec la volonté de changement, que représente Tom Savini face au classicisme incarné par Ed Harris, dont ce sera le premier rôle principal. De l'extérieur, on pourrait dire que son personnage se croit vraiment en roi, jusqu'à dormir nu en pleine forêt avec sa dulcinée et prier également en tenue d'Eve, une épée à la main, dans un plan superbe d'ailleurs.


Pour les connaisseurs de Romero, il faut dire que ce film semble venir d'une autre planète, en plus d'une durée hallucinante (près de 2h30 !), mais si on s'intéresse à son sujet extravagant, il fascine quelque part ; la chevalerie est ici utilisée comme une métaphore de la société, avec ses règles bien définies. Et bien que ces spectacles attirent beaucoup de monde (dont un certain Stephen King, venu faire un cameo), une partie de cette communauté semble figé dans le passé, dans un rêve dont ils ne semblent pas vouloir en sortir. La présence de la moto est également très importante, car elle rappelle aussi Easy rider, qui fut un chantre à la liberté à la fin des années 1960.


Il en résulte un film curieux, aux cascades parfois spectaculaires (car les chutes à moto ont l'air douloureuses), mais dont le message est intéressant, même si les protagonistes portent des casques.

Boubakar
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le 20 janv. 2018

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