Je prédisais un nanar ultra généreux, de ceux qui vous laissent satisfait comme un Peur Bleue, sans toutefois tomber dans le gods of Egypt (mais il semble que le prochain Guy Ritchie, Le Roi Arthur, sera bien le gods of Egypt de 2017). Ca n'a pas manqué, on tombe juste sur l'un des divertissements les plus généreux de l'année, avec un esprit d'aventures à l'ancienne (exploration pépère avec quelques créatures pour rythmer les découvertes, quelques plans paysages pour faire Waow et un peu de blabla le temps d'ouvrir la poche du blouson et se sortir une bière fraîche de derrière les fagots. Le film nous rendra d'ailleurs hommage avec une tirade de Reilly : " La meilleure chose dans la vie, c'est un hot dog, une bière, et un bon match de base ball sous les yeux..." Je n'ai pas entendu de réplique aussi américaine depuis bien longtemps (depuis Fréquence interdite en fait, ce qui ne nous rajeunit pas) ! La psychologie et les émotions du primate ? Un petit ploc dans l'eau, un gros plan sur des yeux tantôt colériques, tantôt légèrement interrogatifs, et Aaaah une araignée géante ! Blam blam blam blam ! Encore un gros plan sur les yeux de Kong... Ah non, c'est Samuel Lee Jackson qui nous campe un nouveau personnage de sociopathe ! Hélas sans cabotiner, ce qui lui fait grandement perdre de son charme.


Bref, le héros ne sert à rien, la photographe ne sert à rien (sa photo des indigènes faisant le V de la victoire en devient presque subversive de coolitude), on est là juste pour la jungle, les créatures et la baston. Pas de comparaison à faire, c'était le programme annoncé, et en tant qu'actionner exotique, Kong Skull Island fait le boulot. Oui on aurait aimé en avoir plus (et le poulpe aurait mérité davantage), oui on aurait aimé plus de subtilité dans la caractérisation des personnages et dans l'exploitation historique de son époque, entre gueule de bois de la défaite et soulagement populaire. Mais dès l'acceptation du bas niveau de divertissement, on apprécie la photographie élégante (qui pompe à tout va apocalypse now), le rythme pêchu et le travail de l'équipe technique, qui parvient sans la moindre subtilité à donner un peu d'exotisme et de jolies choses à voir, sans jamais trop s'éterniser. Sans trop se formaliser sur l'aspect purement formaté du fond, la forme en donne à voir, tombant parfois dans la lourdeur (les ralentis un peu trop voyants), se rattrapant sur le montage et la photographie. Le divertissement pépère bas du front qu'on attendait.

Voracinéphile
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le 12 avr. 2017

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