Kong : Skull Island par Audric Milesi

Il faut bien se dire les choses comme elles sont, ce film n'existe que pour préparer le futur blockbuster survitaminé qui opposera le gorille le plus célèbre de l'histoire à Godzilla. Je ne vois à vrai dire aucun autre intérêt à ce film puisque, même douze ans après, il refait à peu près tout ce que le film de Peter Jackson faisait, mais en mois bien. Le scénario est anecdotique, les personnages développés au minimum, les scènes d'actions sympathiques mais moins bien filmées et montées que chez Jackson, une bande originale là aussi tout à fait quelconque. En bref, ils ont fait de la légende King Kong un film de franchise tout aussi bateau et convenu que les dix-huit films de super-héros qui sortent chaque année.

Malgré tout cela, est-ce que ça fait de Kong : Skull Island un mauvais film ? Et bien clairement pas, car Jordan Vogt-Robert, son chef opérateur ainsi que le directeur artistique se sont occupés de nous proposer une expérience visuelle et sonore pour le moins spectaculaire et même si le film souffre de son côté "blockbuster de commande intégré dans une franchise", il faut admettre que certains séquences de bravoure fonctionnent très bien. Globalement, je dirai qu'il s'agit d'un bon film de série B qui, à la différence du film de Peter Jackson qui était un véritable film d'auteur, ne cherche pas plus loin que le simple divertissement.

La première partie du film, ou du moins les quarante premières minutes, sont bien gérées tant en terme de rythme que de mise en scène. Malheureusement, une fois la première apparition de Kong et l'attaque des hélicoptères, la tension retombe et l'on s'enfonce dans un film d'aventures convenu qui ne surprend plus vraiment. Le fait est que l'on ne s'ennuie pas une seule seconde mais que l'on n'est jamais vraiment immergé dans le film non plus. Pourtant, je suis allé le voir en Imax 3D, mais même avec cette armada de technologie, c'est difficile de passer outre les facilités scénaristiques et le manque flagrant de prises de risque.

Donc, concrètement, Kong : Skull Island est typiquement le genre de film à réserver pour une soirée Imax bien sympathique, mais celui ci n'a clairement pas l'aura et le potentiel dramatique d'un King Kong version 2005. C'est dommage, car tant de puissance visuelle et sonore au service d'un scénario aussi faiblard, c'est plus que frustrant.