Support: 4K Bluray UltraHD
C’est l’histoire d’un conteur d’histoires. Un enfant qui doit faire vivre sa mère recluse par ses récits tout en se nourrissant des siens. Un enfant qui va forger ses propres expériences et ajouter des nœuds à ses intrigues en vivant les aventures dont il n’était jusqu’alors que narrateur. Des origamis guerriers qui font jaillir les confettis ensanglantés de leurs victimes aux combats réels contre de terribles sœurs, la transition est douloureuse.
On traverse alors les saisons, de l’hiver du désespoir à l’automne crépusculaire, en passant par un printemps de la renaissance, celui où les révélations renvoient aux préceptes bouddhistes de réincarnation, de renouveau et de mutation. Comme cette alliance de modernité et de tradition qui se retrouve dans la genèse du projet, cette symbiose d’un studio américain avec une culture japonaise respectée, et l’histoire d’un garçon qui doit devenir homme par un voyage initiatique avec des parents éphémères. Des parents qui sont voués à disparaître mais donnent les outils pour survivre afin de le voir s’envoler de ses propres ailes.
Et quels outils ! Ils lui donnent la plus belle des définitions de l’humanité et de la vie : l’amour et la compassion. Des sentiments qui permettent d’accéder à l’immortalité aux défunts, par le souvenir, par le récit, et par ce festival O Bon qui fait appel à l’émotion des vivants.
Si ce récit n’est pas vraiment novateur, il n’en est pas moins beau. Et surtout, il est se trouve sublimé par la plastique irréprochable du tout. Designs japonais travaillés dans le moindre détail, animation en volume palpable et splendide, décors titanesques et vivants, éclairages somptueux… Laika est au sommet de son art, et c’est enfoncer des portes ouvertes que de dire que le tout est simplement magnifique.
D’autant plus que la musique va de pair. Une bande-son que je peux aisément réécouter hors du film et qui prend ici une place centrale dans le récit. Car la musique c’est l’émotion à laquelle on donne une tessiture, et qui devient une arme contre les ténèbres par son pouvoir rédempteur et thérapeutique.
Sans équivoque, mon œuvre préférée du studio.