Un cow-boy qui, lorsqu'il embrasse une femme sur les lèvres, serre les dents



  • Vous connaissez Dave ? Contenez-le. Il fait peur aux femmes.

  • Les Femmes n'ont que ce qu'elles méritent.

  • Qu'est-ce qu'un jeune homme vient chercher dans ce trou paumé ?

  • ...

  • À propos des femmes, c'était vrai ?

  • Ouais.

  • Vous êtes plus futé que la moyenne.

  • Ou je les connais mieux.

  • M'étonnerait pas. M'étonnerait pas du tout. Allez... buvez donc une goutte.



L'Amazone aux yeux verts d'Edwin L. Marin est une petite série B sympathique dont le principal intérêt se résume à son comédien principal : John Wayne. Un John Wayne bien jeune, encore loin de l'icône qu'il deviendra plus tard qui ici cabotine un peu à travers une performance minimaliste qui se résume à quelque grand sourire ironique lorsqu'il est amusé, ou à des grimaces lèvre inférieure par-dessus la supérieure lorsqu'il est agacé. Un Wayne bien sage, jamais dans la démonstration qui néanmoins parvient à conserver un certain intérêt de par le récit amusant dans lequel il gravite. Un far west par le biais d'une intrigue policière autour d'un meurtre véhiculé par un complot visant à rafler le ranch de Red Cardell, agrémenté par un triangle amoureux dans lequel John Wayne devra choisir entre deux belles femmes fondamentalement différentes l'une de l'autre.


Un western qui fait la part belle aux femmes qui jouent des rôles de première importance bizarrement contrebalancés par un récit grandement misogyne. Une hostilité permanente envers les femmes au milieu d'hommes qui n'ont que du mépris pour le sexe féminin et qui tout du long ne cessent de le clamer haut et fort par des mots heureusement pas trop lourds, même si... Le film avance à bon rythme avec une histoire simple et complexe à la fois qui parvient à proposer une enquête attrayante sous une ambiance mystérieuse avec des enjeux qui ne sont pas trop affectés par l'humour qui est véhiculé au bon moment permettant ainsi une assimilation plutôt efficace. La mise en scène est étonnamment bonne avec des plans attirants qui tirent un maximum d'efficacité de décors pourtant minimaliste. L'action bien qu'oubliable est efficacement diluée avec des fusillades reléguées au second plan pour mieux laisser parler les poings. Roy Webb propose une composition musicale agréable mais totalement oubliable.


John Wayne en tant que Rocklin est un homme de principe droit dans ses bottes, libre comme le vent et machiste au possible. Lorsqu'il arrive en ville et découvre que Red Cardell, son employeur, a été assassiné il se plonge dans un complot qui l'emmènera assez loin. Rocklin m'a amusé de par les violentes péripéties amoureuses (venant d'Arleta) dont il est victime. Ella Raynes en tant qu'Arleta, incarne une femme de feu à la beauté fatale. Une aventurière au fort tempérament qui s'impose et qui n'accepte pas qu'on puisse lui dire "non". L'harcèlement qu'elle exerce autour de Rocklin est cocasse. Audrey Long sous les traits de Clara Cardell est le parfait opposé d'Arleta. Une jeune femme aux bonnes manières bien sous tous rapports qui ne porte aucun intérêt à l'aventure si ce n'ait celui de l'amour. Le vieux Dave joué par Gabby Hayes en tant que conducteur de diligence phallocentrique et alcoolique m'a durant tout le film fait rigoler. Un partenaire empoté mais courageux. Les séquences en diligence pilotée par celui-ci sont savoureuses. Une floppée de personnages secondaires est présente. Je retiens en particulier le comédien War Bond alias Judge Garvey, qui amène plus de nuances autour du complot, et surtout Elisabeth Risdon pour le rôle de l'insupportable Elizabeth Martin.


Quelques séquences sortent efficacement du lot comme :
- Les chevauchées endiablées en diligence conduit par le vieux Dave.
- La prenante partie de poker où un joueur tente de s'emparer du pot par la peur en prenant son révolver avec un John Wayne désarmé qui répond magnifiquement à la situation en ne protestant aucune parole, s'éloignant de la table pour monter le pas léger dans sa chambre afin de redescendre aussitôt son pistolet à sa ceinture. À ce moment-là, le gars comprend que l'intimidation s'est retourné contre lui et qu'il risque de se prendre une balle à tout instant car Wayne ne plaisante pas.
- La scène nocturne dans la cabane où se déroule une tentative de meurtre contre John Wayne qui finalement s'achève par un magnifique baiser avec Ella Raynes.
- Le combat au corps-à-corps entre Rockins et le Judge Garvey dans le bureau de celui-ci qui est pour le moins percutant.


CONCLUSION :


L'Amazone aux yeux verts réalisé par Edwin L. Marin est un petit western amusant qui amène son lot de séquences attrayantes à travers une intrigue policière plutôt efficace savamment mélangé à un humour bien placé qui ne vient nullement annihiler les différentes péripéties. On retiendra avant tout ce film pour John Wayne qui incarne un véritable macho qui rabaisse le sexe féminin, élément auquel les ravissantes comédiennes Ella Raynes et Audrey Long répondent étrangement en tombant éperdument sous le charme de celui-ci. Que faut-il comprendre là-dedans ?


John Wayne le lourdaud des coeurs.

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le 10 juin 2021

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