Alice Vial, la réalisatrice de L'Âme idéale, ne vient pas de nulle part : elle a obtenu le César du meilleur court-métrage, en 2018, pour Les Bigorneaux. Mais attention, son premier long, a priori une comédie, si l'on se fie notamment à la présence de Jonathan Cohen, réserve quelques surprises, même si l'aspect romantique est bien présent. On est loin du feel good movie plus ou moins annoncé et la première scène, assez peu aimable, donne une idée du ton qui va prévaloir. Reste le côté fantastique, avec cette femme qui chuchote à l'oreille des morts (ou bien l'inverse) et qui travaille au sein d'un service de soins palliatifs. Pas très gai, tout cela, et toutes les tentatives du scénario pour ramener de la vie, ne parlons même pas de joie ou d'espoir, sont un peu vaines. Alors, plutôt qu'une version de Ghost, c'est un autre film que l'on peut aborder, qui évoque le passage à l'autre monde assez frontalement, avec la peur qui l'accompagne. Faute d'un approfondissement de son personnage, Jonathan Cohen ne peut qu'être passif et se fait largement voler la vedette par Magalie Lépine-Blondeau, la formidable actrice québécoise qui illuminait Simple comme Sylvain et qui a semble-t-il décidé de se lancer dans une carrière française, en laissant tomber pour ce faire son savoureux accent. Elle est irrésistible dans L'Âme idéale et vaut à elle seule le déplacement.