L'Animal par Incertitudes

Comme toujours chez Claude Zidi, c'est médiocre et il ne faut pas se laisser bercer par les formes harmonieuses de Raquel Welch ou les dialogues de Michel Audiard. Il a eu beau tourner avec Coluche, De Funès ou Pierre Richard (donc les plus grandes stars comiques du cinéma français des années 70), il ne sera jamais parvenu à exploiter leur talent.

Parce que dans L'Animal, le problème n'est pas Belmondo. Enfin, oui et non. L'acteur apporte son goût pour la comédie, les cascades (dont une à bord d'un avion que les assurances ont refusé de prendre en charge), le jeu. Seulement, le plaisir n'excuse pas tout tant il en fait des tonnes en cascadeur et surtout en acteur efféminé multipliant les pitreries, les grimaces, les gesticulations, les déguisements débiles en gorille (tout nanar digne de ce nom se doit d'avoir des scènes de déguisement débiles : souvenons-nous des Charlots en hommes préhistoriques dans Charlots Connection). C'est assez ironique quand on voit, en parallèle, un Aldo Maccione habitué à ce type de rôle outrancier chez Philippe Clair (dont Zidi, tiens donc, est l'ancien caméraman) rester étonnamment sobre en réalisateur dans L'Animal.

En terme d'équilibre entre comédie et action, je considère que Claude Zidi fera mieux avec Les Ripoux en 1984 et La Totale en 1991. Le gag du gâteau qui explose à la gueule de Maccione (si ça, ce n'est pas digne d'un Philippe Clair !) sauve un peu les meubles avec un Bébel qui se marre vraiment pendant la scène si on est attentif.

Même les répliques d'Audiard n'ont rien de mémorable en dehors de celle-ci :

- Je cafarde pas. Je mélancolise.

- C'est pareil.

-Ah non. C'est la même différence qu'entre l'ivresse et la cuite.