Let it greed
Après Les Affameurs, L’Appât reprend le principe du western de convoi, mais en en resserrant les liens : la communauté se résume à quelques individus, et surtout, rencontrés par hasard lors d’une...
le 18 déc. 2017
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Vu un peu par hasard, alors que j'étais chez mes parents pour rentrer leur bois pour l'hiver. Alors ils me disent de rester, qu'il y a L'appât et Vera Cruz le soir à la télé. Effectivement, voilà un bel appât, auquel j'ai aussitôt mordu! D'autant que si je connaissais plutôt bien Vera Cruz, L'appât était la dernière collaboration Mann/Stewart qu'il me restait à voir.
Et je n'ai pas été déçu.
Cela tient dans un premier temps à la première chose que l'on remarque, et qui ne se démentira pas : la magnificence des paysages. On est particulièrement gâté, et le technicolor est aussi superbe qu'on pouvait l'espérer. Les scènes de péripéties sont particulièrement impressionnantes, les rochers qui pleuvent sur les personnages, les séquences d'escalade, ou celle du tronc d'arbre dans le torrent.
Et puis cette ambiance huis clôt en pleine nature, avec ces personnages réunis par le hasard, qui ne s'apprécient pas, ne se font pas confiance alors qu'une grosse somme d'argent est en jeu. Car cet appât du titre français, il n'y a aucun doute, est celui du gain.
Et Robert Ryan, formidable, presque méconnaissable en bad guy qui cherche à semer la zizanie dans le groupe.
Ce film est peut-être le plus glaçant des collaborations entre Mann et Stewart. Même si James Stewart ne sera pas non plus très sympathique dans Je suis un aventurier, il pousse ici la froideur un cran plus loin. Seuls les sentiments qu'il éprouve pour la belle Janet Leigh pourront, peut-être, amener une rédemption.
L'Appât, c'est l'histoire d'hommes durs tâchant de tracer leur chemin dans une nature hostile. Un peu comme une démythification de la légende de l'ouest. Si on tue des indiens, c'est par traîtrise et sans raison valable. Si on cherche à remettre un criminel à la justice, c'est qu'il y a beaucoup d'argent à gagner. Et pourtant, on est chez Mann. Toujours l'humain est là, prêt à ressurgir, s'il est encouragé. L'autre est un miroir, qui empêche de sombrer dans la déchéance la plus totale. Ainsi on ne tue pas le bandit, alors que tout serait tellement plus simple. L'appât n'a pas encore la dureté qu'auront certains westerns de la décennie suivante.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes à l'ouest du nouveau - ces westerns dont j'ai écrit une critique, 2025 en films et Les meilleurs films de 1953
Créée
le 21 oct. 2025
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4 commentaires
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le 18 déc. 2017
25 j'aime
La trame de L'Appât est simple : Cinq personnages (et uniquement cinq comédiens sont crédités) et une randonnée commune. De quoi donner à Anthony Mann de nombreuses possibilités pour exploiter cette...
le 4 sept. 2020
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