S'inspirant d'un fait divers survenu dans les années 80, Bertrand Tavernier signe un film fort et dérangeant, adaptation du livre éponyme de Morgan Sportès.
Pour ce drame récompensé par l'Ours d'or à Berlin, le réalisateur peut s'appuyer sur un joli trio de comédiens, naturels et complémentaires (Olivier Sitruk - Marie Gillain - Bruno Putzulu), qui incarnent parfaitement cette jeunesse désœuvrée et meurtrière.
Avatar de Valérie Subra, la belge Marie Gillain se distingue particulièrement dans son premier rôle adulte, irradiant de jeunesse et de beauté en égérie du crime.
Ce qui s'avère le plus troublant, c'est que ces personnages apparaissent sympathiques ; on s'identifie aisément et on compatit à leurs petites galères.
Avant de réaliser que ces grands enfants ne partagent absolument pas les valeurs de la société, et sont capables l'air de rien de commettre les pires horreurs.
Tavernier semble démontrer que seul, aucun d'entre eux n'aurait pu basculer dans l'horreur, mais que c'est leur association qui a provoqué un tel déchaînement de violence.