Il y a dans L'Attachement quelque chose d’infiniment délicat, une lumière douce qui flotte entre les silences, les éclats de rire et les hésitations du cœur. Carine Tardieu compose une comédie dramatique où l’émotion affleure à chaque instant, sans jamais céder à l’emphase. Elle esquisse avec pudeur cette frontière fragile entre l’amour et l’attachement, là où se jouent les équilibres précaires de la vie.
Tout est affaire de regard, de souffle, de présence. Catherine Mouchet, bouleversante, incarne une grand-mère dont la mémoire s’effiloche, aux prises avec un nourrisson – Lucille, qui rythme le film comme un battement de cœur. Une scène de repas de famille, et soudain, le temps suspend son vol : on y retrouve le parfum des grands films naturalistes, un peu d’Alain Cavalier, un écho des Choses de la vie de Claude Sautet.
Et puis il y a les autres, tous d’une justesse saisissante. Marie-Christine Barrault, Pio Marmaï, Valeria Bruni-Tedeschi, Raphaël Quenard… Chacun trouve sa place dans cette partition fragile, jouant avec une sensibilité rare, là où d’autres auraient pu sombrer dans l’excès. Il y a dans leurs silences, leurs hésitations, leurs élans quelque chose qui nous touche au plus profond.
L'Attachement est de ces films qui nous accompagnent longtemps, comme une mélodie entêtante, un souvenir que l’on ne veut pas laisser s’effacer. Clairement voué à un beau succès public.