En Australie, à la fin des années 1970, la Ozploitation tire à sa fin alors que des réalisateurs comme Peter Weir ou George Miller signent des films culte. Bruce Beresford s’engage cependant sur la réalisation de ce Money Movers, un des premiers thrillers d’action du continent australien. Tiré d’un roman de Devon Michin, lui-même fondateur d’une entreprise de convoyeurs de fonds et qui s’inspire d’une histoire vraie, ce film de casse atypique frappe par son aspect documentaire. Hormis quelques séquences fulgurantes d’une violence sèche et excessive, l’ensemble est un tableau précis du fonctionnement de l’entreprise en question. Le résultat est mitigé et clairement décevant. Au regard de son sujet et de sa bande annonce, la précision clinique du film est brouillée par des personnages tous très troubles dont on ne comprend pas toujours le projet. Ici, criminels et policiers corrompus se croisent avec ambiguïté et laissent parfois le spectateur sur le carreau. Qui fait quoi ? Pourquoi ? Il faut l’avouer, beaucoup de points manquent cruellement de clarté.


Le récit en lui-même est pourtant d’une simplicité extrême. Des employés de la société Darcy ont dans l’optique de réaliser le casse du siècle, un parrain du crime veut les doubler, un ancien flic intègre qui travaille dans la boite est prêt à tout pour prouver sa probité, un flic employé par l’entreprise enquête mais se faire largement graisser la patte. Tous ces personnages s’observent, se testent, se menacent tandis que le patron des lieux tente d’y voir clair. Contrairement à beaucoup de films du genre, la préparation n’est pas un des points forts. Elle est même reléguée au fin fond de la classe, le réalisateur préférant se concentrer sur les différents personnages qui gravitent autour du récit. De fait, c’est le casse en lui-même qui est le grand moment du film. Séquence millimétrée, fusillade ultra sanglante et ultimes révélations forment le final très efficace de ce film qui marque principalement par son réalisme.


Dommage que le résultat ne soit pas aussi passionnant que ce que nous vend la pub. La faute à un récit longtemps confus et à certains personnages trop ambigus pour faciliter la compréhension des différents enjeux. On comprend mal comment la pègre a réussi à s’introduire dans certaines combines, quel jeu véritable joue le policier, pourquoi le hasard sert mieux le récit que la fatalité, laquelle aurait rendu l’ensemble plus mécanique. On pourra saluer certaines séquences, notamment le final très noir, mais l’ensemble reste très poussif et parfois quelque peu ennuyeux dans cette très longue et confuse première partie.


Play-It-Again-Seb
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le 28 juil. 2025

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