Dans une famille bourgeoise iranienne des année 1920, un homme se retrouve veuf, accompagné de sa belle-fille qui est en fauteuil roulant. Cependant, c'est cette dernière qui bénéficie de la fortune de sa mère décédée, ainsi que de l'immense propriété où ils habitent. L'homme veut se débarrasser de cette membre afin de toucher l'argent et le bien où il vit.
L'échiquier du vent a une histoire qui est au fond plus intéressante que le film en lui-même. Réalisé en 1976 par Mohammad Reza Aslani, il va être censuré par le régime iranien de l'époque trois ans plus tard, sans jamais avoir été diffusé en salles, seulement dans trois festivals. Il a été considéré comme perdu, jusqu'à ce qu'un des enfants du réalisateur retrouve par hasard le négatif... dans une brocante, et ce en 2015 ! Il faudra l'aide des fondations de Martin Scorsese ainsi que celle de George Lucas afin qu'il soit de nouveau visible en 2021, et ainsi découvrir un pan méconnu du cinéma de cette époque quand on parle de l'Iran.
Pour parler du film en lui-même, qui est une sorte de jeu de massacre où sont également conviés les domestiques, j'avoue que son côté esthétique est parfois sidérant, avec cette lumière qui vient uniquement des bougies de la propriété, avec ces murs aux tons presque rouges, mais c'est au prix d'une certaine langueur, où la caméra semble toujours s'arrêter quelques secondes de plus qu'il ne le faudrait. On sent que le réalisateur est un esthète, mais qu'il en oublie une véritable narration, un rythme un petit plus soutenu. Mais il est porté néanmoins par ses acteurs, notamment Fakhri Khorvash, qui joue cette femme handicapée, et qui a un regard d'une grande noirceur.
C'est quand même sidérant qu'on puisse retrouver des films des décennies plus tard, et malgré mes quelques réserves, L'échiquier du vent propose une force esthétique qu'on ne peut ignorer.