Téléfilm australien commandé par HBO, basé sur un roman de Gabrielle Lord lui-même inspiré du fameux kidnapping de l'école de Faraday, dans l'État de Victoria, Fortress est une œuvre singulière, un long-métrage typique des années 80 qui porte fièrement en lui ce que les décennies suivantes n'ont décidément pas ou très peu : des burnes.


Car au-delà du simple thriller rural, le film d'Arch Nicholson puise ses ressources dans un réel essai survivaliste aussi touchant que viscéral, aussi languissant que foncièrement frontal et démesuré, cette histoire de classe scolaire prise en otage par des ravisseurs masqués comme au carnaval qui va devoir survivre à la pampa australienne après leur avoir échappés regorgeant autant de passages intimistes que de séquences sanglantes. Pourtant tourné pour être diffusé à la télé américaine, le long-métrage s'avère particulièrement violent par moments, presque amoral et pessimiste mais non sans une once d'humanité poétique et éducative.


Scindé en plusieurs parties, le scénario d'Everett De Roche (Razorback) s'ouvre comme un kidnapping inattendu, s'enchaîne par une échappée dans la nature dégarnie de vie pour finir par une riposte virulente et ingénieuse envers les ravisseurs, justifiant le titre du film. Le rythme volontairement déstructuré peut paraître déstabilisant, ennuyeux même (certaines séquences étant un poil trop inutilement étirées), mais il témoigne d'une force sans pareille, bétonnant la relation entre cette professeure débrouillarde et les enfants qu'elle garde et responsabilise, d'âges et de personnalités différents.


Tourné dans de somptueux décors naturels, désertiques et hostiles, Fortress fait froid dans le dos, exalte mais aussi passionne avec cette bande de gosses livrés à eux-mêmes aux côtés d'une jeune femme tout ce qu'il y a de plus lambda. Non exempt de certains défauts minimes, dus à une production au budget modeste, le téléfilm nous garantie pourtant un spectacle puissant, alternant entre classe verte improvisée et survival sous tension nanti de plusieurs rebondissements percutants. Un film toujours inédit en DVD qui mérite amplement son statut culte.

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le 17 déc. 2020

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