L'homme-orchestre

Pour conclure 2018, Jean-François Richet montre qu’aujourd’hui encore, un film peut être français, populaire et bien foutu.

L’homme-orchestre, ici, c’est bien lui. Richet dirige ses acteurs à la perfection. Au sommet, Fabrice Luchini, toujours aussi savoureux bien que trop peu présent à l’écran ; et des têtes qu’on voit trop peu, comme Freya Mavor ou Denis Ménochet (le fermier qui se fait flinguer au début de Inglourious Basterds, de rien, ça vous évitera de vous demander pendant 2h où vous avez vu ce type). Surtout, pour avoir rendu Cassel supportable, j’espère que Richet aura un César, car à voir le passif du bonhomme, l’affaire n’était pas mince.

Certes, les ingrédients de la soupe franchouillarde sont toujours là : Du cul, de la castagne et la moustache de Patrick Chesnais. Certes, ces – un peu trop nombreux - personnages se succèdent, efficaces mais un peu prévisibles. Pour autant, le film reste sobre et efficace, reconstituant le Paris du Premier Empire en ne lésinant pas sur les moyens pour ses décors et ses costumes, impeccables.

Loin de tomber dans tous les écueils qui lui tendaient les bras, l’Empereur de Paris divertit – beaucoup -, instruit – un (tout petit) peu -, fait, surtout, sortir de la poussière un personnage historique populaire et de chez lui le spectateur français pour aller voir du cinéma français. C’est, au fond, tout ce qu’on lui demandait.