L'Épée sauvage
4.9
L'Épée sauvage

Film de Albert Pyun (1982)

L’Épée sauvage, ou The Sword and the Sorcerer dans la langue de Tolkien, est un film qui me semble être de la Sword and Sorcery (au vue du titre anglais, cela correspondrait parfaitement) mais dont plusieurs éléments présents dans le film m'ont fait hésité avec de la Fantasy Épique originale. Néanmoins, l'archétype du héros barbare étant respecté, le sous genre de Robert E. Howard semble convenir à merveille. Cette longue introduction pour dire que cela faisait longtemps que je ne m'étais pas attelé à de la "vieille" Sword and Sorcery et que, finalement, ce film m'a... beaucoup plu.


Nous suivons les périples d'un mercenaire appelé à sauver un prince légitime au trône d'un pays écrasé par un tyran, épaulé d'un sorcier.
Pas plus de spoil !


Comme évoqué dans l'introduction, j'ai longuement hésité à mettre un nom sur le sous-genre de ce film étant donné que la Sword and Sorcery que je connais est celle mettant en scène un barbare immoral dans un monde tout aussi immoral. Certes, le film rassemble ces critères mais semble les améliorer, voire les transpose dans un contexte nouveau à ce genre, d'où mon hésitation avec la Fantasy Épique.
Outre ce détail de classification, l'histoire est relativement intéressante et respecte les grandes phases du sous-genre. Ce qui rend l'histoire intéressante, mais surtout dynamique (et cela peut en un sens compté comme un défaut), ce sont les nombreux retournements de situation provoqués par les différentes trahisons que décident les personnages. En 1h30 de film, je n'ai jamais autant vu de retournements de veste de la part de protagonistes ! C'est ce qui rend le film, en un sens, épique, où tout le monde est en danger et de manière permanente mais c'est également ce qui le rend ridicule : tous les personnages - des primaires jusqu'aux tertiaires - vont se mettre à comploter derrière le dos de tout le monde.
Un autre point qui peut être considéré comme un défaut selon l'implication du spectateur, ce sont les ellipses. Nous avons plusieurs, ayant différentes répercussions sur l'atmosphère du film. Certaines sont juste présentes pour faire avancer plus vite l'histoire (la définition même de l'ellipse), d'autres sont présentes pour souligner l'aspect comique d'une situation. Et dans l'ensemble, ce procédé est bien employé, donnant lieu à quelques séquences inoubliables.
Dans l'ensemble, l'histoire est plutôt captivante et se laisse apprécier.
Je ferais juste remarqué, avant de passer à la partie suivante, qu'une des scènes du film (celle du mariage) ressemble énormément, en de nombreux points, aux "Noces Pourpres" de la série Game of Thrones. Avons-nous donc à faire à une référence/clin d’œil de la série sur ce film, le débat reste ouvert.


Pour ce qui est des personnages et acteurs.
La mauvaise résolution du film que j'avais m'a empêché de bien discerner les expressions des acteurs mais dans l'ensemble, je considère qu'ils sont bons dans ce qu'ils font. Ils demeurent impliqués dans leurs rôles et on n'en demande pas plus.
Pour les personnages, nous avons le droit à une ribambelle de protagonistes, tous aussi sympathique les uns que les autres. Néanmoins, dès l'ouverture du film, nous avons énormément de personnages que l'on souligne "importants" et qui disparaissent par l'épée. Retenir tous les noms ou visages devient chose problématique, d'autant que de nombreux personnages secondaires sont également présentés une-deux minutes enfin de disparaître complétement de l'écran. Néanmoins, cela ajoute à l'ambiance vivante du film.
Pour le héros, il est suffisamment charismatique et attachant pour que l'on s'implique dans son histoire. Il en va de même pour tous les personnages dont il croise la route - adjuvants ou antagonistes. De plus, il est à l'origine de plusieurs situations comiques qui laissent respirer un film assez sérieux.


Pour les effets spéciaux, c'est tout à fait correct.
Nous sommes en 1982 mais les effets présentés demeurent intéressants malgré quelques excès comme les ennemis transpercés par l'épée à triple lame de notre héros ; soit dit en passant, cette arme est incroyablement originale mais semble aussi affreusement irréelle et compliquée à manipuler. Outre cela, mention spéciale à la transformation (ou plutôt dé-transformation) du sorcier qui, pour l'époque, est totalement spectaculaire.
Dans l'ensemble, rien à redire.


Pour les combats, même si par moment, on nous sert quelques échanges mous, les différentes escarmouches sont dynamiques et rythmées. On pourra cependant pointer les bruitages des chocs que produisent les armes : en effet, je doute que le choc entre une épée et une lance faite - plus que probablement - de bois fasse un tel bruit.


Pour les paysages, pas grand chose à dire. La caméra reste surtout dans la ville ou les égouts de celle-ci. Les seuls panoramas présentés sont agréables mais semblent faux.


Pour les musiques. On a le droit à une bande-son plus qu'acceptable avec quelques thèmes entrainants.


Ce film, malgré le fait qu'il soit sorti en salle un peu plus tôt que Conan le Barbare - véritable pilier de la Sword and Sorcery, n'a pas autant fait de bruit. Pourtant, Albert Pyun, qui nous signe son tout premier film, nous offre un agréable divertissement qui se hisse sans soucis au sommet de la Sword and Sorcery. Il demeure donc un incontournable du genre. Si le générique précise la préparation d'une suite, on peut s'étonner qu'elle ne soit sortie qu'une trentaine d'année plus tard. Mais ceci est une autre critique.
Je recommande donc ce film qui a le mérite d'être divertissant ! Et le malheur, à mon sens, d'être effroyablement sous-estimé...
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
7
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes De la Fantasy, rien que de la Fantasy et Ces films à petit budget qui m'ont ému. Si, si !

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le 13 mars 2019

Critique lue 402 fois

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PhenixduXib

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