J'ai choisi Astier pour écrire ma première critique qui sera certainement du même acabit que le spectacle, et pour laquelle je vous prie d'excuser la qualité. (Quel taquin je fais ...)


Bref, je vous rassure, pour moi, tout n'est pas mauvais dans ce spectacle, au contraire, il y a de bonnes blagues, on rigole, mais de temps en temps, pas tant que ça en fait. Certes, l'exercice du seul en scène est difficile, ce n'est pas non plus mon genre préféré, il y manque souvent une certaine diversité de caractères.
Bien-sûr, on se prend à repenser à la première tentative sur scène de monsieur Astier, plaisante, car drôle, émouvante aussi, variée, bref une forme surprise, pour un spectacle original, dans lequel on ne s'esclaffe pas du début à la fin, mais qui ne laisse aucun mauvais souvenir.
Puis fatalement, on revient au spectacle, car oui, bon là c'était un peu chiant, alors, mes pensées m'ont flatté, et moi, Dom Juan (ou "sacrée salope" si j'étais une femme - clin d'oeil au spectacle, vous pouvez pas comprendre bande d'ignares), j'ai cédé à cet appel torride.


Il est temps d'en parler de ce spectacle, saperlipopette. (Oui, voilà, j'ai aussi envie de caser forfanterie, émoustiller, apoptose, et esbaudir dans cette critique.)


En sortant de la salle, donc à l'occasion de la deuxième représentation, j'ai eu l'impression d'avoir survolé et rigolé (un genre d'oiseau moqueur quoi .... non, ne parle pas de Hunger Games, t'y connais rien d'abord) : c'est comme si je lisais les titres et chapeaux d'un Science & Vie spécial "étoiles tout ça" (ce que j'aime beaucoup d'ailleurs), et seulement cela, puis qu'on y insérait deux trois vannes, de-ci, de là. Seulement je suis curieux, et je me demande pourquoi on me balance ces informations, si c'est pour ne strictement rien en faire, certes c'est intéressant, mais on peut s'en occuper nous même. Ceci dit, pourquoi pas, après tout, ce spectacle nous est vendu comme issu notamment de conversations avec des spécialistes de la question, et nous n'en sommes tous pas (moi dans le lot) : j'ai donc appris des choses sur les framboises !
Le spectacle était à Lyon, et ce n'est probablement pas la meilleure ville pour voir Astier : il y est en terrain conquis, et le public s'esbaudit sans réserve ... et c'est énervant : on dirait que c'est sur-joué (les rires du public) : je peux vous assurer que ce soir-là, des gens ont ri, alors qu'il n'y avait rien de drôle, de façon prévue ou imprévue .... Ah mais assez, je suis médisant, c'est surement un copain qui venait de leur lancer une blague à l'oreille, ces derniers n'ont fait alors que rebondir.
Toutefois, outre ce petit agacement personnel, qui peut-être a un peu gâché mes moments de rire (et qui explique alors éventuellement en partie mon manque d'enthousiasme face à la pièce), mes lèvres furent émoustillés, notamment fréquemment dans la partie centrale : de bonnes blagues, à sa façon, et puis certaines plus faciles : on s'y retrouve tout de même, on reconnait bien l'Astier qu'on aime !
Il est alors temps d'évoquer le titre de cet avis : j'ai eu l'impression de voir un spectacle qui hésitait entre deux voies : nous avions quelque chose de vaguement informatif, et de relativement drôle ... D'où mon appréciation mitigée. Si Astier veut nous surprendre, je suis preneur, mais alors qu'il y aille à fond : une conférence d'une heure trente, sérieuse, avec des extraterrestres et tout, ça me va aussi (mais j'aime bien le concept de l'oeuvre qui trompe le public, qui est vendue d'une manière qui ne reflète absolument pas ce qu'elle est ... Je dois être dérangé ...)


Venons-en d'ailleurs à la forme : tout d'abord, après une longue interprétation du titre du spectacle (d'au moins 10 secondes, c'est vous dire à quel point je vais au fond des choses), je pensais avoir affaire à une prestation reprenant les codes de la conférence de manière relativement approfondie, pour mieux les détourner, et je dois avouer que c'est vaguement évoqué, comme si nous nous étions perdus dans une forêt de pensées, car oui, par contre, comme pour le premier spectacle, nous sortons de la trame de base très souvent : de petits interludes en tous genres, très fréquemment drôles. Mais bon, une conférence d'un Astier suffisant est l'un de mes désirs inavoués (je dois dire que j'adore Chris Esquerre, et que son personnage est un genre de conférencier).
Enfin, la mise en scène m'a parfois évoqué le spectacle précédent : ce n'est pas criant, mais certains points que l'on a vu une fois, et joués par la même personne, perdent de leur charme .... C'est cependant peut-être une signature : alors Astier aime manger sur scène, et jouer sur une structure surélevée, notamment. Et puis, je fais mon difficile, les éléments du décor servent cocassement les traits d'humour de la pièce !


Comme antépénultième remarque de cet avis, Mr Astier a tenu à remercier les personnes ayant participé au spectacle, et notamment sa femme pour les costumes, c'est bien, mais alors j'étais au deuxième rang, et je pense pouvoir dire avec quasi certitude que nous avions affaire à une veste, un veston, et une chemise "The Kooples", une cravate en polyester (c'est un peu insultant quand on paye sa place 40 euros, mais bon), et drame des drames, un horrible pantalon battle (enfin, tout est relatif, je parle ici de l'accord costume 3 pièces, enfin deux du coup, avec un pantalon battle) : je ne vois pas comment un conférencier pourrait-être habillé de cette manière ! Mais bon, je fais là-aussi très certainement preuve d'une forfanterie déplacée en m'érigeant en parangon du style, et ma notion d'icelui est assurément très approximative. Je m'égare, car je voulais ici simplement relever que le travail de costumier me semble ici relativement confortable.


Petit SPOIL avant de finir, enfin, tout petit : nous avons droit à un petit morceau d'un genre de métal : c'est pas mal, mais j'ai ressenti un certain malaise, comme si j'étais pris en otage : je viens voir un spectacle, et on me balance un truc relativement spécifique à fond la caisse (de basses) ...


Pourtant, je critique, je suis méchant, je raille, mais il ne faut pas croire que j'ai trouvé ce spectacle mauvais, loin de là ; j'ai été déçu, je m'attendais à mieux, mais je n'ai pas fait que m'ennuyer : j'ai ri, j'ai souri, ...


Je l'ai trouvé pas mal ce spectacle !


J'espère malgré tout que vous, vous le trouverez meilleur que moi. Et de mon côté, je me console dans les règles de l'art à l'aide de banalités dégoulinantes : "personne n'est parfait", "on ne peut pas plaire à tout le monde", "il fera mieux la prochaine fois".


(Oui, bon apoptose ne se glisse pas aussi facilement qu'on le pense dans une critique mondaine, mine de rien.)

Jack_Abitbol
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le 14 sept. 2014

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Jack Abitbol

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