Je connaissais ce film, cependant je n'avais jamais pris le temps de le revoir. La mise en œuvre est désormais effective, et mon évaluation générale est positive, bien que certaines imprécisions subsistent.

Réalisé par Chris Columbus, ce film présente une réalisation de qualité. La mise en scène et la photographie sont caractéristiques de ses productions, comme en témoignent ses œuvres antérieures telles que "Maman, j'ai raté l'avion" et les deux premiers volets de "Harry Potter".

L'ensemble présente une esthétique réussie. Cependant, la poésie de Chris Columbus dessert quelque peu le récit, car lors du visionnage, une interrogation subsiste : à qui ce film est-il destiné ? La frontière entre public enfantin et adulte apparaît floue, ce qui rend le film par moments trop consensuel.

L'adaptation cinématographique, inspirée d'une nouvelle d'Isaac Asimov, présente une dynamique homme-robot qui s'écarte de l'œuvre originale.

Contrairement au récit initial, où les robots subissent le mépris humain, les personnages du film adoptent une attitude plus nuancée, voire positive.

Bien que le film aborde le rejet de l'intégration des robots, même sophistiqués, dans la société, cette approche ne semble pas susciter l'intérêt escompté. En outre, la caractérisation des personnages apparaît incomplète, ce qui affecte l'efficacité narrative. De plus, la dynamique des personnages n'est pas pleinement exploitée.

Bien que les personnages soient intrinsèquement intéressants, ils présentent une certaine uniformité, voire une trop grande simplicité, ce qui, pour Robin Williams incarnant Andrew Martin, l'androïde NDR-114, reste cohérent avec le rôle, compte tenu de la nature robotique et unidimensionnelle du personnage, même s'il développe de l'humour et de l'ironie à partir d'un certain point.

En ce qui concerne Richard Martin, interprété par Sam Neill, son personnage incarne la sagesse et l'humanité. Il joue un rôle clé dans l'évolution d'Andrew. Ses apparitions à l'écran sont remarquables. Il reconnaît son erreur d'avoir initialement refusé la liberté d'Andrew, ayant développé un lien profond avec lui.

Cependant, sur son lit de mort, il a saisi l'importance de la liberté pour ce dernier. Les autres personnages, en revanche, ne sont pas aussi bien développés et servent davantage de catalyseurs pour l'évolution d'Andrew. Amanda Martin (interprétée par Embeth Davidtz) est la jeune femme qui deviendra son intérêt amoureux, et c'est tout (bien qu'attachante).

Rupert Burns (interprété par Oliver Platt) est satisfaisant en tant que roboticien qui dotera Andrew de prothèses humanoïdes, mais reste un personnage secondaire. Galatea également (interprétée par Kiersten Warren) Et ainsi de suite.

Les personnages ne sont pas mémorables, à l'exception des trois premiers. Le problème du film, malgré sa très belle réalisation et surtout sa très belle musique, est son histoire et son scénario. L'histoire est bien racontée et le scénario bien écrite là n'est pas la question.

Mais on sent que le film ne prend pas de risques. Bien que le NDR-114 soit supposément mal perçu par les humains, l'absence de rejet manifeste est notable, malgré quelques exceptions. Andrew, quant à lui, semble avoir satisfait la plupart de ses désirs, à l'exception de la reconnaissance humaine complète, qu'il finit par obtenir.

Son succès professionnel est indéniable, il excelle dans son domaine et partage une vie épanouie avec sa partenaire. Cependant, la dimension de la non-reconnaissance en tant qu'humain ne semble pas constituer une contrainte significative pour lui, et aucune tristesse apparente n'est perceptible.

De même, la menace potentielle émanant des autres personnages n'est pas clairement ressentie. En résumé, le film bascule dans une tonalité excessivement enfantine, sentimentale et manquant de profondeur, ce qui, selon moi, a été souligné par la critique.

Bien que Chris Columbus soit reconnu pour ses œuvres destinées à un public jeune, ses personnages se distinguent généralement par leur complexité ou leur manichéisme.

Or, ici, compte tenu du sujet abordé, les personnages manquent de relief, à l'exception notable de Sam Neill. Bien que les ellipses temporelles soient utiles à la narration, elles limitent le développement psychologique des personnages. En dépit d'une réalisation et d'une bande sonore de qualité, le film manque d'originalité.

La juxtaposition de personnages adultes dans un contexte initialement destiné aux enfants soulève une interrogation. Néanmoins, l'œuvre réussit à générer une émotion significative, et la référence au mythe de Pygmalion, incarnée par le personnage de Galatée, est particulièrement pertinente.

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le 13 sept. 2025

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DirtyVal

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