S’étendant dans des dialogues pseudo-philosophiques abscons, l’introduction de ‘Irrational Man’ annonce le pire. Et pourtant, Woody Allen parvient à redresser son film avec un cynisme inattendu et amusant.
L’œuvre n’atteint jamais l’intelligence de ‘Match Point’, et même si certaines thématiques chères au cinéaste semblent récurrentes, ‘Irrational Man’ ne sonne pas comme une redite. L’œuvre explore un décalage total entre le ton de la narration, et les évènements mis en scène. De là, le suspens extrême autour d’un gobelet de jus d’orange, la reconstitution du crime jubilatoire et le final à contre-pied offrent des scènes exquises.
Pour le reste, le récit reste de bonne facture mais plutôt banal. L’écriture caricaturale des personnages ne permettra pas à Joachin Phoenix de briller outre mesure, et rendra même Emma Stone tout à fait insupportable.
La réalisation, pas forcément très inspirée, a néanmoins le mérite de participer pleinement à l’atmosphère décalée du film : la photographie et la mise en scène presque kitsch contrastent parfaitement avec la froideur du crime d’Abe. En revanche, on adorera le génial leitmotiv jazzy du film, « The In Crowd » de Ramsey Lewis.
Divertissant.