Presque 10 ans après 99 Francs adapté du bouquin du même nom de Frédéric Beigbeder, c'est au tour de Au secours pardon d'être adapté, sorte de suite sans trop l'être du film cité au début de cette phrase.
Le survolté Jan Kounen ne rempile pas pour cette suite (sans trop l'être) puisque le Frédéric après avoir réalisé son premier film toujours adapté d'un de ses bouquins L'amour dure trois ans, décide de se glisser à nouveau derrière l'objectif pour adapter ce bouquin de lui étant une suite sans trop l'être d'un autre bouquin de lui adapté par un survolté ayant pondu une suite qui n'était que l'avant gout du prochain.


L'adaptation de Au secours pardon qui a failli s'intituler 99 Roubles a finalement laissé place à L'idéal, beaucoup plus en accord avec le sujet du film qui tourne autour d'une agence de mode nommée l'idéal. Beigbeder se lâche ici complétement même s'il soigne impeccablement sa réalisation, entre esthétisme et plans séquences, il sublime sa fable satirique comme un photographe sublimerait son mannequin.
D'après la bande annonce extrêmement efficace il fallait s'attendre à ce que Fred reprenne évidement la folie du montage de Kounen sur 99 Francs, sans pousser aussi glauquement et loin que Jan, il arrive à faire éclater de rire par ses dialogues et pas mal de scènes excises. Je pense notamment à la soirée au delà des limites chez le riche Russe fou.


Octave Parango n'est plus dans la pub depuis qu'il a découvert le métier de Model Scout, en gros il est chargé de mettre la main sur des filles sublimes pour les vendre aux meilleures marques, en passant par le mensonge et la baise, il s'en sort plutôt bien. L'excellent Gaspard Proust reprend le rôle incarné à l'époque par Jean Dujardin et ne le copie pas, il se l’approprie, Beigbeder ne manque tout de même pas dans une phrase de placer le nom de Dujardin, petit clin d’œil. Puis bien sur le Fred se donne un petit cameo. Audrey Fleurot qui n'a jamais été aussi salope est extra, tout comme Jonathan Lambert qui ose toujours tout et le reste du casting.


En bref, un Idéal inventif, rythmé, fun, politiquement incorrect, à la bande son bien choisie, au scénario barré qui sur sa fin laisse un coté plus tendre pas négligeable, une comédie plus que réussie qui n'a évidement pas marché en France, puisque bien sur les français n'aiment rien qui sort de l'ordinaire et qui ose.

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le 30 juin 2016

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