Beigbeder, ancien pubard et actuel patron du magazine de charme Lui, est un garçon paradoxal, dandy décadent qui se fantasme dans les hautes sphères en hippie révolutionnaire. Son nouveau film est à l'image de ses paradoxes.


A travers Gaspard Proust, qui incarne pour la seconde fois son double à l'écran (après l'épouvantable L'amour dure trois ans), il dresse au vitriol un tableau cynique de l'univers de la mode, comparant littéralement les publicitaires et faiseurs de tendances féminines aux Nazis, avant d'abandonner son personnage dans l'image non moins caricaturale d'un bonheur qui ressemble à la carte postale idéale du bobo qui ne quitterait Paris pour rien au monde mais se fantasme dans une cahute au bord d'un fleuve tranquille, sans plus de téléphone, un bébé dans les bras et un couple de lesbiennes sexy comme voisines.


Où comment critiquer les diktats de L'Oréal et compagnie pour vanter les mérites de la plénitude façon Caprice des Dieux, en n'oubliant pas de placer des plans montrant son journal, histoire de boucler la boucle d'une mise en abîme plus complaisante que féroce, plus bordélique qu'inspirée, plus naïve que subversive.

AlexandreAgnes
2
Écrit par

Créée

le 25 juin 2016

Critique lue 1.1K fois

4 j'aime

Alex

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

4

D'autres avis sur L'Idéal

L'Idéal
Hype_Soul
3

C'est l'enfer de la mode

Beigbeder, Proust, l’univers impitoyable de la mode et des nichons : voilà, grossièrement, les mots-clefs de la communication autour du film L’Idéal. Et si la vague subversive n’était qu’un bad buzz...

le 15 juin 2016

14 j'aime

2

L'Idéal
Val_Cancun
4

Parce que t'es toi

Je fais partie de la minorité de gens auxquels Beigbeder a toujours inspiré une certaine sympathie. Question de génération, sans doute, puisque j'ai découvert ses bouquins, ses articles, ses...

le 7 janv. 2017

9 j'aime

7

Du même critique

Au revoir là-haut
AlexandreAgnes
9

On dit décidément MONSIEUR Dupontel !

La Rochelle, 26 juin. Jour de mon anniversaire et de l'avant-première de Au revoir là-haut en présence d'Albert Dupontel. Lorsqu'il entre dans la salle à la fin de la projection, le public...

Par

le 27 juin 2017

53 j'aime

4

Mektoub, My Love : Canto uno
AlexandreAgnes
4

Si "le travelling est affaire de morale", ici le panoramique vertical est affaire de vice

Je n'accorde habituellement que très peu de crédit au vieux débat clivant qui oppose bêtement cinéma populaire et cinéma d'auteur (comme si les deux étaient deux genres définitivement distincts et...

Par

le 27 mars 2018

48 j'aime

19

Arès
AlexandreAgnes
6

Ne pas jeter bébé avec l'eau du bain

Voilà un long métrage qui, en apparence, accumule les défauts : une erreur monumentale dans le choix de la date dès le carton d'ouverture (l'action se situe dans un Paris post-apocalyptique...

Par

le 24 nov. 2016

43 j'aime