J’ai vu ce film deux fois. À sa sortie, je lui ai mis 10. En novembre 2025, je lui ai mis 7. Pourquoi cet écart ?
Parce qu’à sa sortie, je découvrais l’étendue de la magie de l’animation à travers les travaux de Shinkai et du studio Shaft. Que j’ai adoré The grand Budapest hotel et surtout Moonrise kingdom, et que j’attendais beaucoup de ce film. Que ce style d’animation (ces playmobiles rigides aux mimiques discrètement limitées mais très expressives) se marie très bien avec la patte de Wes Anderson à l’époque (froid et géométrique, foisonnant de détails, avec des étiquettes partout). Que cet humour pince-sans-rire me fait rire. Bref, ce film a ses qualités auxquelles j’étais particulièrement réceptive à l’époque.
Maintenant, avec sept balais en plus ainsi qu’un œil plus posé et des goûts pour l’animation mieux définis, je suis un peu déçue. L’histoire est pas dingue et criblée de coïncidences bien pratiques ; le film aurait pu se contenter de raconter l’histoire d’un orphelin qui traverse Trash Island à la recherche de son chien, mais il choisit aussi de se perdre dans ce complot anti-chiens absurde puisqu’on sait qu’il dépasse tous nos personnages. La fin est un peu saumâtre (Pourquoi le maire retourne sa veste ? Pourquoi est-ce que ce gamin sorti de (presque) nul part peut tenir tête à ces oligarques pro-chats ?).
Le film ne passe pas le test de Bechdel et tous les personnages féminins sont des love-interests d’un autre personnage, ce qui n’améliore pas la sauce. (Ps : en fait, il y a l’oracle qui fait exception.)
Ce ne sont pas des défauts réellement rédhibitoire, je pense toujours que c’est un bon film. Mais je ne l’estime plus autant, et je réserve les 8-9-10 pour les films qui me plaisent à moi, pas forcément des bons films.
Note pondérée : 7,2