Dans un futur proche, une ville japonaise ploie sous la férule d’un maire tyrannique détestant l’espèce canine. Un complot l’associant au complexe militaro-industriel et à la pègre exile les canidés sur une île poubelle, prélude à leur anéantissement. Le jeune neveu du maire se lance à la recherche de son chien garde du corps. Il est sauvé par cinq mâles alpha, dont un errant, rebelle à toute forme d’autorité. Retrouveront-ils son animal et parviendront-ils à sauver les déportés ? Le scénario de Wes Anderson ne brille guère par son originalité
Attachons-nous à la forme : un stop motion à base de délicates marionnettes de métal, caoutchouc et silicone. Les animateurs donnent réellement vie aux chiens, qui possèdent démarche, caractère et mimiques propres. Le tout est magnifié par d’excellents acteurs au doublage.
L’essentiel du film se déroule dans une déchèterie, les mâtins sont mutilés, malades et sales. Ce sinistre décor est au service d’une l’histoire dure, une parabole lourdement signifiante sur l’exclusion, le complot et la nécessaire défense de la démocratie.
L’animation surprendra. Les personnages sont filmés de face et de profil. La caméra se déplace horizontalement. Évoquant les antiques jeux vidéo à défilement latéral, le résultat n’est pas déplaisant.
Plus intéressant est la gestion des langages. Incapables de se comprendre, les animaux anthropomorphisés s’expriment en anglais, les humains en japonais. Le spectateur est d’autant plus amené à prendre parti pour les premiers, qu’ils sont sages et courageux. Les hommes ne seront sauvés que par une jeunesse militante qui sabotera le plan d’extermination.
Le film désorientera les amis de Wes Anderson, peu habitués à un tel sérieux. Les plus ébranlés pourront se raccrocher à quelques dialogues décalés, d’heureuses trouvailles et des comiques de répétition.
« Je suis ton frère aîné de 5 minutes ! »
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