Je ne suis pas du tout amateur du cinéma de De Palma.
Pour Carlito's Way, il met néanmoins en sourdine sa manie de mettre en scène sa mise en scène et le récit gagne en fluidité.
Mieux, il relance maintes fois et brillamment le suspens (les scènes du billard et de la gare sont très bonnes).
Pacino, fidèle à lui-même, est excellent. Sean Penn, infidèle à lui même, l'est aussi.
Évidemment cette histoire de malfrat repenti sans cesse rattrapé par le passé et dépassé par la violence de la nouvelle génération est tout ce qu'il y a de plus conventionnelle.
Mais en nous montrant la fin dès la première scène, De Palma baigne son film d'une étrange mélancolie et en fait une grande tragédie crépusculaire.
Aussi lorsqu'il retrouve Gail (superbe Penelope Ann Miller) sur le quai de la gare pour finalement mourir dans ses bras, Carlo sait qu'il ne quittera pas cette ville qui la fait et la défait. Qu'il n'échappera pas à son passé, où qu'il aille et quoi qu'il fasse.
N'envoie jamais demander pour qui sonne le glas Carlo : il sonne pour toi.