Quand l'Inconnu devient le Cauchemar.

Alors qu'Alfred Hitchcock entame une nouvelle décennie cinématographique, il est désormais établi aux États-Unis et collabore avec la Warner.

Bien qu'il ait déjà exploré les genres du thriller et du film noir, c'est avec "L'Inconnu du Nord-Express" qu'il affirme son expertise en tant que maître du suspense, ouvrant ainsi la voie à ses succès ultérieurs.

En adaptant le roman de Patricia Highsmith, le réalisateur britannique propose un thriller ingénieux, intégrant des éléments récurrents de son œuvre, notamment le chantage, le meurtre, l'absence de preuves et la manipulation...

À partir d'une prémisse simple, Hitchcock captive le public grâce à ce qui a toujours caractérisé la puissance de ses longs métrages : un scénario rigoureux.

Nous sommes ainsi introduits à Guy Haines, célèbre joueur de tennis, qui rencontre l'extravagant Bruno Antony lors d'un voyage en train.

Ce qui semblait n'être qu'une plaisanterie prend une tournure dramatique, et le joueur de tennis déploie tous ses efforts pour prouver son innocence, tandis que Bruno s'immisce de plus en plus dans sa vie.

Mise en scène impeccable, suspense intact du début à la fin, séquences de frissons maîtrisées, acteurs brillants (Robert Walker est d'un glacial terrifiant), rythme soutenu à la perfection...

L'Inconnu du Nord-Express est une réussite qui prouve qu'Alfred Hitchcock est un maître en la matière.

On pourra peut-être regretter le manque d'impact lors de certaines scènes angoissantes et le manque de charisme de Farley Granger, pourtant héros du film, mais dans l'ensemble, cette 39e œuvre du génie anglais est d'une efficacité encore aujourd'hui réjouissante. Un classique du thriller des années 50.