Le temps qui fuit.

L'insoumis est un de ces films dont beaucoup a déjà vu une image sans forcément le savoir. Ainsi, le dernier plan du film représente la pochette de l'album de The Smiths, nommé The Queen is dead, et qui sera un élément iconique d'Alain Delon.

Ce dernier joue un soldat de la guerre d'Algérie qui désobéit à un ordre de son supérieur, à savoir garder en otage une avocate qui représente un danger pour l'OAS. Il prend la fuite avec elle, avec en tête de rentrer chez lui, et de se remettre en question dans le temps qu'il lui reste.

Réalisé alors que le sujet était hautement sensible à cette époque, c'est Alain Delon qui a endossé pour la première fois les habits de producteur et en a confié la réalisation à Alain Cavalier (dont c'est le deuxième film), et dont le premier long-métrage, Le combat dans l'île, parlait aussi de la guerre d'Algérie.
Il en résulte un très beau film, porté par la figure angélique en surface mais tourmenté au fond d'Alain Delon, vraiment excellent, et Léa Massari (qui ressemble à s'y méprendre à Audrey Hepburn). On y trouve également Maurice Garrel.
On y trouve également ce style épuré de Cavalier, mais attention ; contrairement à ses plus récents films, il y a ici une histoire, qui est presque à deux temps, non seulement par la blessure que va avoir le personnage de Delon, mais également si il va pouvoir revoir sa famille alors qu'il est traqué pour désertion.

Je ne comprends pas pourquoi le film est totalement introuvable ; à vrai dire, le seul moyen de le voir est sur ... Youtube ! (la copie reste correcte) Il a marqué les esprits pour dénoncer un sujet sensible et montrer l'engagement de Delon producteur, loin des clichés qu'il trimballe.