Un cou du sort

Un petit garçon passionné par l'astronomie, voit arriver un vaisseau spatial mais en raison de son âge ainsi que de son imagination débordante, personne ne le prend au sérieux. Pourtant, les habitants de sa ville vont changer peu à peu de comportement et avec l'aide l'infirmière de son école, une des seules personnes encore non infectées, ils vont vouloir contacter l'armée.

La collaboration de Tobe Hooper avec la Cannon n'a duré que trois films, mais elle a correspondu à une période très heureuse de sa carrière. A la suite du carton de Poltergeist, le nouveau studio a voulu mettre la main sur le réalisateur de Massacre à la tronçonneuse en lui proposant non seulement de faire une suite à son film le plus connu, mais à lui donner carte blanche sur deux sujets de son choix. Le premier sera Lifeforce (que je n'aime pas), et avant Massacre 2, il réalisera L'invasion vient de Mars, qui est le remake de Les envahisseurs de la planète rouge, film de science-fiction de 1953.

Une fois n'est pas coutume avec la Cannon, on voit que les moyens ont été déployés pour faire quelque chose de grande ampleur, où le regard est porté par ce petit garçon joué par Hunter Carson. A travers lui, on pense beaucoup au cinéma de Spielberg, en particulier Rencontres du 3eme type et E.T., car il représente non seulement l'innocence mais aussi la part de vérité, accompagné de Louise Fletcher, bien plus gentille que dans Vol au-dessus d'un nid de coucous. Qui dit SF dit monstres, et il faut dire que le travail de Stan Winston est impressionnant non seulement dans la représentation des bestioles, qui ont des sortes d'énormes têtes avec bras et des jambes mais aussi dans la représentation du vaisseau qui donne l'air d'être un organisme vivant. D'ailleurs, on en revient encore à Spielberg avec ce plan formidable du vaisseau qui apparait au sommet d'une colline tout éclairé comme un clip des années 1980.

A travers ce film, que je trouve attachant en dépit d'humains qui paraissent parfois plus bêtes que l'enfant, Tobe Hooper rend hommage à la SF de son enfance, en particulier à la version originale, car il y a plusieurs clins d'oeil, qui a été un bide injustifié en salles. Massacre et Poltergeist ayant été ses deux plus gros succès, il est dommage de ne pas voir quelques-unes de ses autres réussites comme Le crocodile de la mort, Massacres dans un train fantôme et L'invasion vient de Mars.