L'Oiseau bleu
5.4
L'Oiseau bleu

Film de George Cukor (1976)

Le fou-rire général face aux costumes immondes, dignes d'une kermesse d'école primaire (ce chien, ce n'est pas possible... Un pauvre gus fardé aux yeux et sur qui on a jeté une moumoute qui pendouille à chaque mouvement, et qui saute partout l'air hystérique), nous aura au moins permis de tenir jusqu'au bout de ce film au budget à un chiffre et au scénario bancal en tous points. Que l'on ait une intrigue très linéaire avec des personnages niais accompagnants des enfants qui ne peuvent s'empêcher de chanter des paroles nunuches, on peut encore le tolérer (L'Oiseau bleu étant un conte pour la jeunesse avant-tout), mais le peu de soin apporté à la réalisation n'est pas digne de son réalisateur (George Cukor) et de ses vedettes féminines Elizabeth Taylor et Jane Fonda. On n'a pas assez de doigts pour compter le nombre de scènes qu'il aurait fallu retourner car elles sont ratées de façon très nettes (l'enfant Tyltyl qui se gratte au premier-plan pendant qu'Elizabeth Taylor récite son texte, n'en ayant visiblement pas grand chose à faire...), on tombe les yeux à chaque seconde devant la laideur absolue des costumes (le chien est le grand champion, mais le chat avec ses lentilles et ses oreilles bizarres n'était pas mal dans le genre ridicule, non plus), et on se sent parfois à côté de la plaque sur le scénario. Certains des personnages-objets nous font un peu tiquer sur leur régime alimentaire : Le Sucre qui mange des friandises, Le Pain qui mange du pain, les aliments qui disent retourner à la fin à leur condition de nourriture pour les enfants... C'est chouette, de manger les copains ? Aussi, on ne sera pas d'accord avec le discours du Temps (dans une scène qui pourrait bien avoir inspiré le récent Soul, d'ailleurs... Le Monde de l'Avant n'est pas loin de ce monde de L'Avenir !) qui oblige des âmes à naître contre leur gré, mais en leur laissant tout de même le choix sur leur comportement dans leur vie future, même si le choix est mauvais (un libre-arbitre qui n'existe pas dans la version Soul, où les guides choisissent les caractères des âmes avant leur "envoi", donc L'Oiseau bleu est un peu mieux sur le principe). La musique est particulièrement crispante, les séquences de danse ne passionnent pas, on ne comprend pas certains choix des personnages (quand ils ouvrent des portes dans la grotte, pour les refermer ensuite, sachant que ce qu'ils cherchent n'y est pas et qu'ils perdent du temps précieux...), et le message moral semble n'avoir duré que quelques secondes dans la tête des enfants : "L'oiseau ne peut chanter et être heureux que s'il est libre", et l'enfant à la fin qui dit "Je vais rattraper l'oiseau pour le remettre en cage". Sympa pour le gros oiseau (une tourterelle turque ? Comme ils ont barbouillé de peinture ce pauvre oiseau, on n'arrive même pas à en être certain) qui finira donc ses jours dans cette cage minuscule... On se trouve vraiment cléments à accorder la moyenne (par pur égard pour l'ambiance "conte pour les plus jeunes", et les deux vedettes féminines), pour ce film qui n'aura eu de cesse de nous surprendre dans le mauvais sens.

Aude_L
5
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le 26 avr. 2021

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Aude_L

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