L'un reste, l'autre part par Alligator

Drame flirtant parfois avec la comédie. Ou plutôt drames au pluriel. L'on suit deux couples face à l'infidélité. Le premier celui d'Auteuil est plus focalisé sur l'histoire du mari et de sa maîtresse, sans doute parce que les sentiments qui les animent sont plus forts et aspirent à des liens plus profonds et qu'on suppose qu'ils vont perdurer. L'autre celui d'Arditi et de Baye est plus théâtral. Arditi vit dans le mensonge perpétuel, dans la dérobade, dans le camouflage, vit deux amours en parallèle celui avec Baye sa femme et sa belle assistante jouée par Maïga. Ici on sent bien que cette relation adultère est foireuse, basée essentiellement sur le sexe et un peu sur le fric. Cette partie du film est plus volontiers basculée sur la comédie, une comédie qui vire au drame, puis vire au drame un peu comme une comédie italienne.
Ces deux films en parallèle s'ajustent plus ou moins heureusement, c'est bien dommage. Mais le résultat n'en est pas déplaisant. Les performances des comédiens sont excellentes. Berri offre une mise en scène des plus honnêtes. Auteuil, Baye et Birkin font très forts. Arditi de par son personnage, la joue plus au ridicule vaudevillesque.
Reste un film qui explore la part complexe de culpabilité face à l'adultère, l'impossibilité d'éviter le sentiment amoureux et l'étrange jeu cruel qui en découle (pour le personnage d'Auteuil qui ne "sait pas faire du mal").