La première scène frappe fort: l’héroïne est seule, dans un magasin abandonné où elle fait face à un homme blessé qu’elle tue craignant qu’il n’en fasse autant.
Une fois le danger éliminé elle se rend compte qu’elle s’est méfiée pour rien et vient de tirer sur un “simple” humain - déjà gravement blessé qui plus est .
Ah ben ça pour un début tonitruant ça se pose là!
Après une introduction comme celle là, on a bien envie d’en savoir plus, de comprendre comment notre tête blonde a pu en arriver là, et comment le monde est devenu un far west géant.
Malheureusement on replonge en terrain connu: le récit flash back par l’héroïne qui nous montre combien elle était une ado normale qui n’imaginait pas vivre sans son portable et ses amis, jusqu’au jour J.
Pour résumer: le monde a été approché par des entités extraterrestres qui ont décidé d’infliger à la Terre quelques sympathiques messages.
Les secousses qui sont envoyées à la Terre ont été qualifiées de “vagues”, et quand on voit leur ampleur, on peut s’imaginer l’état de panique dans lequel ce genre de phénomène nous mettrait: impulsion géante mettant en un instant à terre tout le système électrique et électromagnétique et d’autres trucs biens utiles en -ique: ça veut dire plus de voitures, plus d’électricité, plus de moyens de communication, nada.
Et les vagues se succèdent, un peu vite parce qu’à vrai dire leur impact sur le monde serait à lui seul un filon à exploiter, mais on n’a pas le temps, perdu dans le sac et le ressac, entre deux vagues on se retrouve à suivre notre héroïne et son sac à dos.
Les circonstances l’ont isolée de sa famille, et elle erre dans un monde apocalyptique, et pour une fois on aime voir le monde se détruire sans arriver après la bataille comme on le fait souvent dans des mondes post-apocalyptiques.
Le fait de ne pas voir “les petits méchants hommes verts” nous aide à croire à la menace, on sent que l’humanité est devenir un laboratoire géant où un scientifique pervers jouerait à tester les réflexes de défense et de survies de charmantes souris.
Cette partie du récit promet.
Le début du film est vraiment très bien, jusqu’à un tournant de l’histoire où on se souvient qu’on est dans un univers qui vise en priorité les adolescentes.
A partir du moment où on bascule dans des choses plus basiques, on s’ennuie un peu.
Et comme un fait exprès c’est à ce moment là qu’on atteint le point critique à tous les niveaux: tant qu’on n’avait que les grandes lignes, on pouvait raisonnablement faire travailler son imagination et combler les non dits du film avec des interprétations qui permettaient d’ajouter un peu de matière à l’ensemble.
Une fois qu’on nous propose d’entrer dans le vif du sujet, on se rend compte que le soufflé retombe et que sous la croute il n’y a pas grand chose: les passages avec les enfants sont prévisibles et pas trépidants, et les retours sur l’héroïne ne viennent pas relever le niveau.
Plus ça va plus on découvre les buts des envahisseurs, et à vrai dire j’ai toujours du mal à comprendre pourquoi ils s’embêtent à perdre autant de temps avec les parasites que nous sommes.
Bref il y a beaucoup de choses qui m’échappent, et le film qui promettait de renouveler un peu le genre se révèle être un pétard mouillé, pour lequel au final j’ai pris presque moins de plaisir que devant ses petits camarades.