La Chambre de Mariana par TheCharlouille .

Une nouvelle performance exceptionnelle pour Mélanie Thierry, déjà à l'affiche du précédent Finkiel (La douleur). Le film est d'une rare subtilité, sans fioritures inutiles, uniquement l'essentiel, le poignant. La performance du jeune garçon est également époustouflante. La mise en scène est, comme toujours chez Finkiel, soignée, simple et efficace.

Certains regretteront peut-être la dernière séquence dans la grange (qui figure déjà dans le livre, ce n'est pas un ajout du réalisateur), même si elle aborde subtilement cette ambiguïté que l'on sent monter tout au long du film. Entre angoisse et camouflage, attente et rares instants de vie et de joie malgré la longue nuit qui tombe dehors, les liens se tissent peu à peu entre une mère sans fils et un fils qui vient de perdre sa mère. Eux-mêmes ne semblent pas saisir pleinement la complexité de leur relation, qui semble parfois se réduire à des regards, des gestes tendres, la présence d'un être qui ne nous veut pas de mal. Coincé dans son mur, Hugo attend, entendant çà et là les râles grotesques et tristes des soldats allemands avec sa tutrice. Mariana est sur tous les fronts, plus vivante que jamais au cœur du chaos. Dans cet enfer, deux êtres parviennent à s'aimer, à s'entraider, à se souvenir et à se projeter.