Ce film expose deux champs, deux espaces de vie, mêlés pourtant : la salle d'un ciné porno parisien et la caisse de ce ciné.
Les scènes à l'intérieur du ciné sont particulièrement glauques, les homosexuels du quartier y viennent faire l'amour en matant des films... hétéros d'ailleurs... Le cinéaste s'attarde sur les visages, appuie avec le son des films porno sur le décalage avec les scènes extérieures, à la caisse.
Celles-là sont rafraîchissantes, grâce au jeu de la comédienne italienne Vittoria Scognamiglio qui peint le portrait d'une femme très ouverte, épanouie mais dont on sent les félures plus ou moins résorbées. Elle est écoutée attentivement par le projectionniste amoureux.

Le contraste entre cet instantané d'amour à la lumière du jour et la misère sexuelle à la lumière de l'écran est saisissant mais fatigue un peu à la longue.

Les comédiens sont très vrais, la réalisation aussi, parfois documentarisante.

Mais j'aurais largement apprécié ce film s'il s'était basé uniquement ou sur une plus large proportion sur la caissière qui me paraissait être le seul personnage captivant. Les autres sont plutôt vides, même s'il est toujours rassurant de porter un oeil humain sur les travestis par ex. Le film aurait sans doute été mieux structuré s'il ne s'était appesanti sur les scènes homos somme toute inintéressantes et s'était focalisé sur le vécu de la caissière.
Alligator
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le 30 nov. 2012

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