Survivre

Ce film appartient à un genre, celui du survival. Et c’est exactement ce qu’on a ici : de la survie à l’état pur. Cette famille est au départ divisée, Big Bob Carter pensait réunir ces membres grâce à ce voyage. Dans un sens, il n’avait pas tout à fait tort. Car c’est dans la survie qu’ils vont se réunir, ces membres que tout oppose : un ado adorant ses chiens, vouant un culte à son père et aux armes à feu / un jeune père travaillant dans les télécommunications et détestant les armes à feu / une fille préférant les vacances à Cancun avec ses copines plutôt qu’avec sa famille.
Déchaînement de violences, tout se passe en quelques minutes. L’introduction nous avait avertis du danger, on a pourtant passé 30 bonnes minutes à regarder cette petite famille vivre, se chamailler, et puis tout à coup, déferlante de violence : le père crame, la fille cadette se fait violer, la fille aînée se fait tuer d’une balle dans la tête, la mère d’une dans le ventre… Cela dit, avec les multiples je meurs mais pas tout de suite de la mère et de la fille aînée, ça gonfle un peu. Mais ce que je veux dire, c’est que contrairement à un banal film d’horreur où les personnages meurent les uns après les autres, là, ils meurent successivement, dans un laps de temps très court.
Une autre différence avec un film d’horreur banal : ici on veut et on doit survivre, c’est une nécessité. Alors les esprits les plus violents se réveillent, et pas forcément chez ceux à qui l’on aurait pensé au premier abord.


Crade, vous avez dit crade ?

La faute à la gueule des mutants, la cause aux retombées radioactives des essais nucléaires. Au bain de sang dans lequel on nous fait plonger. Car pour une explosion d’hémoglobine, je vous jure qu’on est servis : coup de fusil à pompe dans la gueule des mutants, coup de revolver dans la tête, dans l’abdomen, enfermement dans un congélateur rempli de restes de cadavres humains, corps brûlé, chien déchiqueté… On a aussi à faire à un viol particulièrement éprouvant et insoutenable. Ici, le sang gicle sans ménagement, les maquillages des mutants sont tout à fait époustouflants et effrayants.


Effroi sans horreur

C’est là que réside tout le charme de La colline a des yeux : la tension est palpable, on est oppressés, mais jamais on a peur. Allez, on sursaute deux à trois fois par mégarde, mais c’est tout. Ce qui nous effraye, c’est vraiment le choc. En effet, on est plus choqués qu’apeurés.
Les scènes ou plutôt les gestes, comme le mutant qui braque un revolver sur la tête du bébé ou le simple fait de voir la main du mutant posée sur le doux visage de la fille aînée nous révolte.
On pourrait bien avoir de l’empathie pour ces créatures, plutôt que d’en ressentir une haine, mais rien n’est fait pour que l’on ressente un quelconque égard qui ne soit pas du dégoût envers eux. Et ce malgré la petite fille mutante qui protège Bobby ou encore le générique qui nous montre que tout cela est à cause des radioactivités.
Les décors, bien que paisibles, révèlent être atroces. Entre les paysages désertiques, le village fantôme et la zone où sont entreposés les caravanes, camping-cars et autres voitures, tout est signe de mort. Le générique nous fait grincer des dents, la musique se veut très 70’s (un hommage au premier film de Wes Craven ?) et inquiétante. Celle que l’on entend à demi-mot au début du film devient plus forte et angoissante au fur et à mesure.
Même si on aurait pu se passer de la scène de fin, car annonçant une suite totalement déplorable, celle-ci nous donne froid dans le dos.


En bref

J’ai été agréablement surprise, mais je ne vous recommande surtout pas la suite qui est pitoyable.

Créée

le 16 févr. 2014

Critique lue 1K fois

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Szagad

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