Waw, ce film était une sacrée surprise ! Je n'en savais rien ; au vu du titre je me disais, soit c'est un vieux film policier français, soit c'est un film d'horreur avec Vincent Price.

Le scénario, bien que très classique, est très intelligemment écrit. En effet, la super idée, c'est d'avoir fait du vieux Boris le héros alors qu'il aurait été si facile de donner ce rôle au petit jeune. Mais ç'aurait été une erreur! En effet, Le jeune homme ne peut rien faire contre sa condition, et si le sujet aurait intrigué, il aurait été difficile de faire monter la tension, pusiqu'il ne fait que subir. Alors qu'en faisant de Boris le héros, il y a moyen de faire monter la tension car ses conflits (prendre le dessus sur sa femme) sont résolvables. Et puis surtout, d'avoir un personnage qui peut combattre ses problèmes permet au spectateur de s'identifier et donc de se prendre au jeu cinématographique.

Ensuite, il y a la règle de trois qui est respectée. La règle de trois, c'est lorsqu'on joue sur une répétiion avant de modifier la routine. On montre le déroulement une première fois avec un résultat A. Plus tard, la même action se déroule à nouveau avec le même résultat. A la troisième fois, le résultat est différent. Ca semble évident, et pourtant il est courant de modifier les évènements lors de la deuxième action ou bien pire, lors d'une quatrième fois seulement...

Avec une intrigue fantastique aussi captivante, on aurait pu craindre que les personnages soient laissés de côté. Et bien non, ils sont plutôt bien sympathique, et vivent chacun selon des motivations propres. L'idée de faire de la victime un jeune homme habituellement lunatique et paumé est très utile pour amener la conclusion, mais aussi pour renforcer l'effet hypnotique.

Dramaturgiquement, c'est donc super bien foutu. En plus, il y a le message lancé par le film, les métaphores dont on peut tirer des interprétations personnelles multiples (quoiqu'on fasse, nous sommes toujours dans la volonté de nos prédécesseurs) ; rien que le concept en soi est très parlant. Il permet également de traîter des vieux qu'on abandonne et de la nouvelle génération qui est un peu perdue.

Visuellement, j'adore l'esthétique des 70's. C'est un moment charnière dans l'histoire du cinéma, où les gros plans sont devenus monnaie courante, sans pour autant abandonner les vues d'ensemble lors de plans séquences. L'action reste donc aussi spectaculaire que lisible. Les acteurs sont très bons aussi, à part Boris, je ne connaissais personne. J'ai été enchanté également de découvrir tant de jolies filles. Elizabeth Ercy est tout simplement délicieuse ! Dommage qu'elle ait si vite arrêté le cinéma.

Bref, La créature invisible est un film étonnant, intelligent, divertissant (ouioui tout ça à la fois) ; maintenant j'ai envie de découvrir les trois autres films du réalisateur !
Fatpooper
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le 18 mars 2013

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