Ne perdez pas de temps à lire le titre du film, allez le voir !!!!

LA DAME DANS L’AUTO

Embarquez dans la Ford Thunderbird avec une belle jeune femme, ça ne se refuse pas ?? Et bien méfiance malgré tout car monter dans cette belle américaine (pas l’actrice, elle est écossaise….) c’est se retrouver propulsé dans un véritable polar à l’ancienne. Pourtant le film commence dans le calme et l’ennui de la vie de Dany, une belle rousse dactylographe dans une société de publicité dirigée par un mari d’une de ses amies. Un jour, son directeur lui demande de conduire sa famille à l’aéroport et de ramener la Ford à leur domicile, Dany décide de faire autrement en prenant la route du sud. Comment ne pas tomber sous le charme de Dany, interprété par la belle Freya Mavor ? Impossible, déjà elle respire la classe, le naturel et le charme de l’époque. Bien habillée, bien coiffée mais surtout bien filmée par Sfar. Plus sensuel et sexuel, tu meurs !!! Le réalisateur arrive à mettre en valeur sa belle mais surtout à nous donner l’impression qu’elle possède des longues jambes sans fin et cela sans tomber dans le vulgaire ou le porno. Ce qui est marrant et intéressant, c’est qu’il filme également la Ford Thunderbird de la même façon. Un brin macho ? Ou alors cherche-t-il à appuyer le coté patriarcale de la société qu’il filme ? Après tout on nous montre la fascination de Dany pour son patron, la vision d’une femme aimant le luxe et rêvant d’une ascension sociale et même le métier de dactylo très (trop) féminin de base. Joann Sfar a vraiment travaillé son ambiance par des costumes magnifiques, un BO so soul, les véhicules et les différents décors qui se dévoilent devant nos yeux. Là où le garçon est encore meilleur, c’est dans la progression du film vers le genre polar et la perte de repères chez le spectateur…

...AVEC DES LUNETTES ET UN FUSIL

OK le film est travaillé mais j’ai envie de dire normal vu le garçon à la réal, un mec qui nous a gratifié d’un super biopic sur Gainsbourg (« Gainsbourg, vie héroïque ») et d’un très beau film d’animation assez étrange mais prenant : « Le Chat du rabbin » (prends ça « Pourquoi j’ai pas mangé mon père »). L’auteur de BD et de romans nous offre un road trip qui tourne mal avec une héroïne perdue et qui désoriente complètement le spectateur. D’abord physiquement par sa beauté et sa sensualité mais aussi avec sa personnalité troublée et troublante. On cogite pas mal pour essayer de la comprendre et de comprendre le film en lui-même, expérience qui ne conviendra pas à tout le monde mais parfois il faut savoir prendre des risques cinématographiques… Personnellement depuis « Memento » de Christopher Nolan, je n’avais plus autant été perdu. Le dernier acte répondra à mes questions avec beaucoup de tensions et de rebondissement. Le film laisse vraiment la sensation d’avoir voyager avec Danny entre découvertes, surprises, désillusions et même de la fatigue. Au final, peu de personnages dans le film mais tellement bien écris. Je repense à Benjamin Biolay dont je n’apprécie ni le travail, ni le jeu d’acteur, et bien ici il est bon voir assez efficace en mec hautain, supérieur et assez macho. On retrouve également Stacy Martin, dont on a mesuré le talent dans Nymphomaniac, dans un rôle plus effacé mais c’est le personnage et l’histoire qui veut ça. Non vraiment « La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil »est mon coup de cœur de l’été, comme un amour de vacances dans le sud de la France…

A voir ? Pour une réalisation soignée, une actrice principale qui vous fera totalement tourner la tête au service d’un polar accrocheur et intriguant à souhait… Une petite pépite, ce film !!!!