Avril 1976, Paris, on est mercredi, les cinéphiles se ruent dans leur lieu préféré pour y découvrir les sorties de la semaine. Le nouveau Marco Ferreri est sorti, pour les connaisseurs et intéressés, les amateurs de sensations fortes se laisseront tentés par l’affiche, la trogne de Depardieu, en train de crier , dans ce qui est manifestement une esquisse d’un vagin. La provoque est facile, à la mode et limite racoleuse. Le temps de la libération sexuelle, entre les Pasolini, l’essor des cinés porno, c’est toute une époque. Où se place réellement « la dernière femme » dans cette dernière ?



Bien sûr, ce sera toujours difficile de comprendre le contexte pour quelqu’un qui a grandi dans les 90’s. Mais en tant que cinéphile et grand amateur de la carrière de Depardieu, voir la dernière femme aujourd’hui est quand même intéressant pour plusieurs choses. La place de la femme dans la société avec le #me too qui est passé par là, et le choix de Depardieu dans ce rôle, comme si Ferreri était allé dans le futur pour y voir ce qu’il se passera à son sujet. Pour autant, on ne peut pas dire que le film est annonciateur malheureusement mais bel et bien symptomatique et spectateur du bordel qu’est notre société. Un bordel à l’image du film d’ailleurs.



Difficile de suivre correctement la narration : pas vraiment d’histoire, on assiste à un assemblement de scènes qui sert juste à dénoncer, à passer un message, à démontrer le propos du réalisateur scandalisé par le patriarcat. Presque un huis-clos, souvent enfermés dans leur grand appartement, les personnages parlent parfois en même temps, on sent beaucoup d’impros à certains moments. Depardieu se laisse complétement oublié dans son personnage : un ogre pervers qui bouffe comme un dalle et ne pense qu’au sexe. Il est marrant de comparer son personnage au Depardieu d’aujourd’hui, tellement on y retrouve des similarités.


C’est principalement pour cette raison que « la dernière femme » reste une curiosité à voir pour les gros cinéphiles exigeants, qui ne seraient pas choqués de voir la teub du Gérard pendant 1h30. 50 ans plus tard, le message de Ferreri reste piquant et peut encore atteindre certaines cibles.



nastygobs
5
Écrit par

Créée

le 17 nov. 2025

Critique lue 1 fois

nastygobs

Écrit par

Critique lue 1 fois

D'autres avis sur La Dernière Femme

La Dernière Femme
Fatpooper
7

La verge à Gégé

Tout cinéphile qui se respecte a vu la double branlette exécutée sur DeNiro et Depardieu dans "1900". Tout cinéphile qui se respecte a vu la bite en érection de Depardieu dans "La dernière femme" (et...

le 26 mars 2022

5 j'aime

8

La Dernière Femme
Boubakar
7

Ca vous la coupe ?

Depardieu joue Gérard, un ingénieur au chômage technique qui garde seul son enfant, sa compagne a rejoint le mouvent de la libération des femmes. Il va rencontrer une jeune femme, Ornella Muti, avec...

le 5 févr. 2023

3 j'aime

La Dernière Femme
stebbins
9

La petite mort au travail

La Dernière Femme de Marco Ferreri est à la luxure ce que La Grande Bouffe du même auteur est à la gourmandise : une Oeuvre à travers laquelle le héros ( Gérard Depardieu, mais nous y reviendrons...

le 20 févr. 2020

2 j'aime

Du même critique

Gold Cobra
nastygobs
8

Un nouvel espoir

On en aura eu des promesses de retour aux origines, que ce soit en musique ou au cinéma mais une fois sur deux elles ne sont pas tenues. La faute aux auteurs de vouloir trop s'adapter aux courants...

le 26 janv. 2012

9 j'aime

Une époque formidable...
nastygobs
9

Un film formidable...

Bien déterminé à créer un cinéma comique démonstratif, posé et jamais beauf, Gérard Jugnot, ambassadeur de la comédie française brute, pousse ses limites avec un film au combien bouleversant. On...

le 26 avr. 2012

8 j'aime

London Calling
nastygobs
6

Money calling

Bonjour, j'ai écouté la semaine dernière l'album London Calling du groupe The Clash. Malgré d'évidents tubes comme London Calling, Guns of Brixton ou Lost in The SuperMarket, on remarque au fil des...

le 11 févr. 2013

7 j'aime

2