Si la connerie se mesurait, "La Dernière tentation du Christ" servirait de mètre-étalon !*

Attention, ceci n'est pas une critique, mais un coup de gueule. Vous voilà prévenus...


Persuadé d’être l’envoyé de Dieu, Jésus (Willem Dafoe) sillonne la Galilée, enseignant les foules. Mais il commence à douter de sa mission lorsqu’il comprend que son accomplissement passe par la souffrance et la crucifixion…


On voit parfois des choses étranges, dans la vie… Comme cet ancien séminariste devenu réalisateur qui se réveille un beau jour en se disant : « Tiens ! Et si je faisais un film pour détruire toutes les bases de la religion chrétienne ? » C’est ainsi qu’il se retrouve à réaliser l’anti-Evangile par excellence. On ne sait quel traumatisme peut avoir engendré une charge aussi gratuite envers sa religion d’origine, mais visiblement, Martin Scorsese avait besoin de cracher sa haine sur les textes qui accompagnèrent toute sa jeunesse. La Dernière tentation du Christ n’existe en effet que pour et par le scandale qu’il est censé susciter, n’ayant d’autre « intérêt » cinématographique que son goût pour la provocation.
Réfléchir sur la dichotomie entre la chair et l’esprit est une chose (c’est d’ailleurs une réflexion qu'on retrouve régulièrement dans la Bible), l’appliquer à Jésus en est une autre, et révèle une immense incompréhension. Car le film entier (et le roman dont il s’inspire) se base exclusivement sur l’idée selon laquelle Jésus serait un homme comme un autre, qui aurait été choisi par Dieu pour accomplir sa mission sur Terre. Une idée à laquelle ne succombera pas Mel Gibson, dans un film aussi subtil, réfléchi, et profond que celui de Scorsese est abscons et dénué d’intérêt, La Passion du Christ. Ainsi, faire de Jésus un homme comme les autres, c’est faire un monumental bras d’honneur à une religion entière et à la foi de millions de personnes... Il y aurait sans doute eu moyen de le faire de manière plus douce et pas trop provocatrice, mais la manière dont Scorsese, qui n'apparaît pourtant pas hostile à la religion catholique dans ses propos, décortique chaque miracle de Jésus, chaque scène de l'Evangile pour naturaliser le surnaturel, et surtout bien assener à grands coups de marteaux dans le crâne du spectateur que non, Jésus n'est pas Dieu, en dit assez long sur le but religieux du récit.
En montrant Jésus comme un simple homme, pécheur comme tout le monde et capable d’erreurs, Scorsese finit par le présenter tout simplement comme un fou mégalomane et complètement illuminé, ce qui lui permet en outre de faire passer les chrétiens pour une dangereuse secte révolutionnaire. On n’aura jamais fini de faire la liste des innombrables bêtises dont fait preuve ici le réalisateur, qui utilise en toute simplicité le blasphème comme outil de narration. On conviendra aisément que pour raconter la vie du Christ, c'est tout de même assez problématique... C’est en tous cas l’occasion pour lui de mettre en scène de la manière la plus plate possible (quelques plans ressortent vaguement, mais le génie esthétique de Scorsese n’a visiblement pas encore émergé) de nombreux fantasmes délirants tels que Jésus visitant Marie-Madeleine avant sa conversion et la regardant tranquillement (quoiqu’un peu gêné) faire l’amour avec tous les étrangers de passage, Jean-Baptiste hurlant une prédication illuminée face à une foule de gens nus se trémoussant dans tous les sens, sans oublier bien sûr la scène la plus ridicule d’un film qui ne recule jamais devant le grotesque le plus extrême : Jésus sortant littéralement son cœur battant de sa poitrine, afin de le montrer à ses disciples… On l’aura compris, à côté du délire pseudo-métaphysique aussi prétentieux qu’insupportable auquel nous convie ici Martin Scorsese, Ernest Renan et les Inconnus passeront pour des théologiens de référence, et Freud pour un psychologue de premier ordre. Ce serait drôle, si ce n’était pas aussi triste…
Je croyais que les sommets de la connerie cinématographique avaient été atteints avec Le Nom de la rose et Da Vinci Code. Je me trompais. Le film le plus con, c’est La Dernière tentation du Christ.


Ne vous plaignez pas, vous étiez prévenus ! Critique ouverte à tout dislike et à tout commentaire cordial autant que choqué sur la mauvaise foi de son auteur...


*Merci à Audiard de m'avoir fourni mon titre...

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le 26 nov. 2016

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Tonto

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