7ème long métrage de Yorgos Lanthimos après entre autres Mise à Mort du cerf sacré et The Lobster, et tourné à Hatfield House dans le Hertfordshire, The Favorite nous raconte un épisode de la vie de Anne de Grande Bretagne de la maison Stuart (Olivia Colman), qu'on imagine vers la fin de sa vie, tant on peut voir son état de santé se dégrader, et qui nous rappelle en cela La mort de Louis XIV.
Celle-ci entretient une relation lesbienne avec sa favorite Sarah Churchill (Rachel Weisz) épouse de John Churchill, Duc de Marlborough, qui a une très forte influence sur elle, et qui semble lui dicter la plupart de ses décisions tant personnelle que politiques. Arrive alors à la cour Abigail Hill une nouvelle servante et aristocrate déchue qui va vouloir retrouver une place.


Elle va finalement s'immiscer de manière habile dans la relation entre la reine et Sarah, jusqu'à prendre la place de Sarah en tant que favorite de la reine.


Ce film "d'époque et de costumes", qui peut rappeler par certains côtés le cinéma de Kubrick ou de Greenaway, est une vraie réussite, tant du point de vue historique (en partie), même si ça ne semble pas le but premier du film, que scénaristique, des décors et costumes, jeu d'acteurs, même si Olivia Colman en fait selon moi souvent un peu trop. D'ailleurs d'un point de vue historique, il parait que la reine n'était pas vraiment comme cela. Ce cadre historique semble plus un prétexte pour le réalisateur à l'histoire qu'il veut raconter : cette histoire de triangle de pouvoir.
Les défauts du film : ça traîne un peu en longueur vers la fin, et finalement on ne sait pas trop ou le réalisateur veut en venir, mais ça vaut le coup d'œil, rien que pour la course de canards.
Finalement, si ce film se passe à une certaine époque, il nous montre des choses qui n'ont pas changé, et qui existent toujours aujourd'hui sous d'autres formes : les luttes pour le pouvoir, les rivalités, la flatterie, et l'absurdité du mode de vie des puissants et des inégalités.
Sans doute un des films les plus réussis du réalisateur de Canine, parmi ses plus récents. La Mise à Mort est selon moi beaucoup moins réussi, et The Lobster est à peu près du même niveau.

Créée

le 28 févr. 2019

Critique lue 198 fois

1 j'aime

Hunkarbegendi

Écrit par

Critique lue 198 fois

1

D'autres avis sur La Favorite

La Favorite
EricDebarnot
5

Mouth wide shut

Il est toujours amusant de réaliser combien, à toutes les époques, on aime se faire rouler dans la farine et abuser par les imposteurs les plus outrageusement ambitieux et dénués de scrupules : c'est...

le 8 févr. 2019

101 j'aime

33

La Favorite
guyness
8

God shave the queen

Les bâtiments des siècles passés exaltant la puissance et la richesse de leurs commanditaires ont depuis toujours provoqué en moi un doux mélange d'admiration et de répugnance, par leur façon quasi...

le 26 févr. 2019

91 j'aime

16

La Favorite
pollly
9

“Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.”

Yórgos Lánthimos en 3 films et en 3 trois actes. Il y eu d'abord Canine (2009), puis The Lobster (2015) et La mise à mort du cerf sacré (2017). Lánthimos cinéaste de l'indicible, fait de chacun de...

le 18 déc. 2018

69 j'aime

8

Du même critique

Guerre et Paix
Hunkarbegendi
8

Critique de Guerre et Paix par Hunkarbegendi

Une excellente adaptation du livre de Tolstoi, sans doute la meilleure à ma connaissance. À l'écriture on retrouve Andrew Davies, connu pour ses adaptations de romans classiques tels que Pride and...

le 18 févr. 2016

6 j'aime

Game of Thrones: The Last Watch
Hunkarbegendi
5

Critique de Game of Thrones: The Last Watch par Hunkarbegendi

Documentaire post-autopromotionnel assez superficiel et donc décevant sur la série Game of Thrones. Certes, on y suivra le point de vue assez intéressant d'un figurant, tout en restant toujours...

le 28 mai 2019

5 j'aime

A Star Is Born
Hunkarbegendi
6

Critique de A Star Is Born par Hunkarbegendi

Dans ce premier film, Bradley Cooper qu'on n'a pas l'habitude de voir jouer dans de très bon films en général passe de l'autre côté de la caméra, tout en restant, en même temps, de l'autre côté, aux...

le 18 janv. 2019

5 j'aime