On connaît cet archétype depuis le célèbre La fureur de vivre : des adolescents dont le mal-être éclate, mal compris de leurs proches dont ils ne partagent pas les valeurs. Cela se double ici d'un contexte de krach boursier de 1929, critiquant au passage le matérialisme américain érigeant l'argent en valeur première.

La fièvre dans le sang (Splendor in the grass en V.O.) érige le sujet en fresque, forçant à faire le parallèle avec A l'est d'Eden, du même réalisateur : Elia Kazan est déjà familiarisé avec le sujet, et on sait son penchant pour le cinéma social depuis Le lys de Brooklyn, son premier long métrage de fiction. Autant dire que ce La fièvre dans le sang est parfaitement maîtrisé, et si au vu du sujet on peut parfois regretter que sa splendeur classique restitue les choses assez froidement, Nathalie Wood, superbe et touchante, y insuffle une belle énergie qui donne vie à l'ensemble. On notera également la prestation de Pat Hingle (le futur Gordon des Batman de Burton), qui joue un magnat décidé à donner à son fils la meilleure éducation possible selon son point de vue, n'acceptant pas qu'on puisse penser autrement et n'écoutant de toute façon pas les autres.

BigDino
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le 13 mars 2025

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