Je ne porte pas Serebrennikov dans mon cœur mais comme c'est le réalisateur russe le plus mis en avant ces dernières années, j'ai tenu à rattraper La fièvre de Petrov.
Le film est chaotique et c'est voulu, que ce soit dans sa structure narrative ou dans ce qu'il montre. On retrouve la virtuosité du cinéaste qui fait beaucoup de plans-séquence dans une photographie un peu poussiéreuse. Il y a aussi pas mal de musique, ce qui est à nouveau cohérent avec la carrière de ce monsieur, et surtout cette fois, il a envie de choquer et le fait assez bien.
Il faut rendre le film intenable et il y parvient très vite. On est constamment dans l'angoisse de ce qui va se passer ensuite, jusqu'où le réalisateur ira et bien sûr on essaye de comprendre ce que ça dit de la Russie, puisque le film parle de ça.
Je trouve que ça finit un peu par s’essouffler car pour se réinventer assez souvent on va avoir de longs passages filmés différemment, avec une partie chargée de souvenirs en vue subjective et avec un ratio resserré puis avec du noir et blanc. C'est toujours élégant et inventif en soi, mais je trouve qu'à la longue c'est épuisant et pas dans le bon sens du terme. La fin est amusante cela dit.