Un film raté de plus pour Jackie Chan.

La Chine devient de plus en plus une terre d'exil pour les cinéastes en manque de succès dans leur pays. On peut bien sûr parler de Jean-Jacques Annaud, mais désormais, il faudra aussi compter avec Renny Harlin.
Bien que finlandais, le réalisateur a fait toute sa carrière en Amérique, et après échec sur échec, le voici en Chine continuer sa carrière, et quoi de mieux qu'un film avec Jackie Chan, et qui plus est un buddy movie ?

Car il est question de ça dans Skiptrace, où un flic doit protéger sa nièce soupçonnée d'enlèvement, et il doit s'allier avec un joueur de poker américain, d'où l'alliance improbable. D'autant plus que l'américain en question est joué par Johnny Knoxville, et qu'il serait l'équivalent d'un Chris Tucker pour ce qui est la tchatche.
Dans ses interviews, Jackie Chan est souvent critique contre Hollywood qui le bride (sans jeu de mots) dans ses films. Mais là, pour ce qui est une mégaproduction chinoise, je ne vois pas ce qui le différencie d'un Rush Hour dont c'est un modèle évident, sauf que là, ça se passe en Asie, donc Jackie est sur son terrain de jeu.

Mais là est le problème, car si Jackie Chan a de beaux restes physiques, il a quand même 62 ans, et ne peut plus se permettre des cabrioles à la Police Story. Donc là, on joue la sécurité, avec des câbles pour suggérer des sauts vertigineux, des fonds verts pour des scènes de combats, et des transparences tout simplement honteuses pour un film de cet ampleur. Je pense notamment à la scène où Jackie et Johnny traversent deux falaises à l'aide d'un câble, et on voit bien durant la traversée qu'ils sont filmés devant une toile représentant le décor, pour un résultat dégueulasse à l'image.
Donc au niveau cascade, c'est le niveau syndical (à la rigueur, une porte que se prend Jackie dans la tête, on aimerait pas être à sa place) quant à la mise en scène, c'est flemmard au possible ; mais quel intérêt d'avoir pris Renny Harlin quand on sait que sa signature, un hélico qui explose, n'y figure même pas ?
Les acteurs sont tous plus mauvais les uns que les autres, et le pauvre Eric Tsang se retrouve là comme une âme en peine, se demandant dans quel fond vert s'est-il fourré ?

La décennie 2010 de Jackie est d'un niveau qualitatif terriblement bas, en pensant à des films comme Chinese zodiac, 1911, Little big soldier ou encore Dragon blade, et La filature (merci Netflix pour le titre français) s'ajoute à la liste, conséquente, des navets tournés par l'acteur.