Une fille introvertie, un konbini, une rencontre qui "bouscule" le rythme sans tempo d'un personnage isolé, l'attitude rigide et gênée des Japonais, des décors de restaurant et de banlieue, des moments de vie assez classiques et voilà une énième version d'un récit déjà vu et revu.
Ici tout y est, mais surtout je n'ai jamais vu autant de choses qui n'y sont pas. Le cadrage. Aïe. Certains plans sont limites, coupés au niveau des articulations, plans d'ensemble sans raison et lointains qui ne montrent rien, plans qui montrent trop de plafond ou de fond, tête coupée au mauvais endroit. Sans cesse je sors du film avec la sensation de réalisation amateur. On regarde ce film avec des points de vue qui ne sont pas ceux d'humains et encore moins ceux des personnages, c'est étrange. Sans parler de cette mise au point (photographie) très agaçante, car elle offre par moment des plans intéressants, mais inversement aussi des plans complètement vides. Tout y est net sans qu'on sache pourquoi, on se rapproche d'une photographie de documentaire naturaliste sans nature.
Le même film français, plan pour plan, rythme pour rythme, mot pour mot, aurait sa place dans la fameuse liste des "films français" qu'une partie des gens n'aime pas, sans les avoir vus, et ils auraient raison. Ce n'est pas parce que c'est japonais avec ses thèmes et ses mœurs qu'on doit tout de suite y trouver source d'originalité.
L'originalité naît d'une envie d'oser. Ici oser est proscrit. J'y ai seulement vu un film étudiant académiquement limite.
Voilà les 40 premieres minutes.
Un plat de nouille au visage, un sourire et un vélo, de la musique, des dialogues et des moments de vie voilà qu'on embarque pour autre chose. Des échanges qui parlent et des émotions qui apparaissent réellement.
Les manques sont là mais l'espoir tout autant.