Guillermo del Toro a voulu recréer l'univers désuet et naif d'une série B des années 50, comme il s'en produisait à la pelle à l'époque. Et comme nous avons affaire à un cinéaste de talent, c'est sur ce point une totale réussite. Voilà. Que dire de plus ? Rien. Après 123 minutes d'ennui mouillé , on est content de se lever et quitter la salle. Film purement formel, au scénario ultra-convenu, le gentil batracien, Créature du lac noir colorisé pailllettes et caca d'oie, déguisement latex de kermesse de fin d'année, le méchant très méchant qui meurt à la fin, les espions russes avec l'accent et les gros manteaux gris, la pseudo base militaire secrète en carton pâte, les grosses berlines rutilantes, tous les clichés sont là, mais sans le (petit) charme des films d'époque.
La seule semi-réussite du film tient dans les scènes d'ouverture dans l'appartement de la pauvre jeune fille muette, où Guillermo Del Toro parvient parfaitement, en mode pompage sans vergogne, à américaniser l'univers Delicatessen/Amelie Poulain de Jean Pierre Jeunet. C'est tout de même bien maigre pour un film célébré dans tous les festivals et nominé quarante douze fois aux oscars.