Nuit aux urgences un samedi de manif des Gilets Jaunes.
Le film aborde plusieurs sujets sensibles de notre société: "l'archipel" de la société française, l'hôpital qui coule, la grogne sociale, les violences policières, le problème des libertés individuelles en état d'urgence terroriste, etc ... C'est beaucoup, et le traitement est parfois un peu superficiel. Mais le film est globalement assez réussi.
Catherine Corsini, qui s'est inspirée en partie de son expérience (son rôle est joué par Valéria Bruni Tedeschi), s'en tire plutôt bien. On sent la tendresse de la réalisatrice-scénariste pour ses personnages, et le désir de réduire cette "fracture" entre les bobos parisiens et les Gilets Jaunes de province.
Le film doit beaucoup à ses interprètes: VBT et Marina Foïs, en couple -parfois hilarant- au bord de la crise de nerfs, confronté brutalement à une réalité sociale jusque là biaisée par les médias; Pio Marmaï, magnifique en Gilet Jaune "mais pas d'extrême droite", prêt à risquer sa jambe -et sa vie- pour ne pas perdre son emploi; et Aïssatou Diallo-Sagna, (véritable) infirmière-courage qui triple ses gardes de nuit malgré les problèmes familiaux et professionnels qui la minent.
Le film en reste au constat et les bons sentiments ne suffisent pas toujours. Mais l'émotion est réelle. Pour une fois que le cinéma français ne se regarde pas le nombril.