Vu au Festival de Cannes 2013, La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, présenté en compétition officielle.

Paolo Sorrentino est un réalisateur et scénariste italien 31 mai 1970 à Naples. Il commence sa carrière de réalisateur avec L’Uomo in più en 2001 où il découvre Toni Servillo qui deviendra son acteur fétiche avec qui il fera quatre ans plus tard Les Conséquence de l’amour en compétition à Cannes en 2004, il remporte le Grand Prix du Festival du Film Romantique de Cabourg la même année, et le révèle sur la scène internationale. Devenu familier de la Croisette, le metteur en scène revient y présenter L'Ami de la famille en 2006, puis Il Divo en 2008, qui lui vaut le Prix du Jury. En 2010, il revient avec Question de cœur. Puis l'année suivante, il créer la surprise à Cannes avec le film This Must Be the Place, ce film y reçoit le Prix du Jury. Et une nouvelle fois il revient en 2013, pour La Grande Bellezza, toujours avec Toni Servillo.

La Grande Bellezza, est l’histoire de Jep Gambardella, un écrivain en panne d’inspiration, qui n’a rien publié depuis quarante ans. Sexagénaire élégant et toujours séduisant, il est devenu le roi des mondains de cette ville de Rome qu’il ne quitte jamais. Mais Jep ne comprend plus rien au monde qu’il l’entoure, mélancolique d’une époque passée, il rôde le soir après ses fêtes où il accueille tous les mondains de Rome. Perdu dans sa vie nous suivons ce personnage cynique et mélancolique dans son monde où il cherchera le sens de sa vie.

Paolo Sorrentino nous livre ici un film d’une esthétique incroyable, faisant de magnifiques panoramiques et travellings, dès le début de son film, dans le jardin botanique de Rome sur les pentes du Janicule ou bien au Vatican. Il y mêle une musique religieuse, cette beauté frappe le spectateur dès le début, et pas seulement, Sorrentino donne à voir un touriste chinois tombant dans les pommes devant cette incroyable beauté. Cette beauté nous est donc donnée pendant les 2h22 du film. Mais le scénario n’est pas à la hauteur de la beauté du film.

Paolo Sorrentino nous montre un personnage bourgeois, Jep, perdu dans sa vie, il n’écrit plus et ne comprend plus le monde où il vit. Il ne comprend plus les gens qu’ils l’entourent, qui se cachent derrière une image ou bien ne comprend plus l’art qui devient grotesque. Nous suivons ce personnage dans sa quête spirituelle où il cherche le but de sa vie, et veut comprendre qu’est-ce qui le retient dans ce monde.

Ce personnage, interprété par Toni Servillo, peut nous rappeler Mastroianni dans le sublime film de Fellini, Huit et demi, par son syndrome de la page blanche et ses flash-back de son adolescence. Mais le film nous rappelle aussi La Dolce Vita, du même réalisateur néo-réaliste, par ce même monde mondain et ces scènes qui sont justes là pour la beauté d’elles mêmes. Mais ceci n’est qu’un hommage, Sorrentino n’a pas la même maîtrise que Fellini, il ne nous donne que de belles images, qui virevoltent par-ci par-là, par un montage type clip musical, il nous donne juste une vidéo carte postale de Rome. Il nous montre un personnage antipathique auquel le spectateur ne s’attache. Le malheur du personnage est mal compris. Il ne soulève vraiment aucune question existentielle à laquelle nous pouvons nous identifier, juste un bourgeois malheureux.

Le film essaye de ce rattraper par des techniques, des plans sémantique qui ne veulent rien dire et qui sont juste inutiles, par exemple, au moment où des invités de Jep prennent de la cocaïne, nous voyons au plan suivant des avions dans le ciel qui laissent une fumée blanche derrière eux, qui peut nous faire penser à un « rail » de cocaïne.

Donc un film sans grand intérêt, beau par ses images, qui parcourt les monuments de Rome. En y intégrant la religion, par des chants, pour appuyer la quête spirituelle du protagoniste. Au final, ce film nous donne juste un hommage raté aux grands cinéastes du néo-réalisme italien.
AymericR
5
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le 8 juin 2013

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Delirium Final

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