Il était une fois...

"Là-haut' est clairement un conte. Un conte moderne, bien sur, sans aucune sorcière ni princesse, mais un conte, avec la symbolique qui va avec. Par conséquent, c'est un film familial par excellence, qui satisfait autant les enfants que les parents. Mais malgré son succes, ses qualités indéniables et son statut, il échappe pour moi à la consécration.

Tout le monde sera d'accord. Le film possède l'une des plus émouvantes introductions jamais vues dans un film d'animation. La rencontre haute en couleur, puis le déroulement de la vie de couple de Carl et de sa femme Ellie jusqu'à la mort de cette dernière, sont tout simplement bouleversants. Impossible de ne pas verser une larme sur cette introduction la première fois qu'on la voit. Il est rare de provoquer une telle empathie pour des personnages vus depuis 10 minutes. Là haut reussit pourtant cet exploit extraordinaire. Dans la foulée de cette merveille, tout le thème du deuil, du fait de pouvoir laisser partir l'être aimé et supporter son absence, de pouvoir poursuivre sa vie sans l'autre, est remarquablement écrit, provoquant une immense émotion à l'opus tout entier. Les moments où Carl regrette Ellie et avance dans son deuil sont sans doute les plus beaux. C'est là le point le plus reussi du scénario de "Là haut", le reste étant soit plus conventionnel, soit legèrement trop étrange. Le thême des relations inter générationnelles est agréable, sans être non plus très original, quant, à contrario, les élans d'imagination des scenaristes paraissent parfois de trop. C'est surtout toutes ces scènes avec les chiens qui me selblent franchement de trop, car quelque peu lourdes et inutiles. La maison qui s'envole est pleine de poésie et de métaphores, Kevin l'oiseau géant apporte une critique écologique, mais les chiens... serieusement, ils ne servent a rien, l'humour qui les accompagne est enfantin, et les scénes donnent une énorme impression de n'importe quoi. Bref, le scénario, si génial et prenant, commence à se noyer dans un grand délire visuel sans queue ni tête, avec comme conséquence de considérablement s'éloigner de ses thèmes principaux. C'est donc au moment où Doug et ses collègues entrent en scène que le film perd, selon moi, de sa superbe. Même le fait que Carl se rende compte de la vraie nature de son idole est à peine survolé. Le film a donc un petit côté déséquilibré, avec une première partie poétique et touchante, et une seconde enfantine et à l'humour quelque peu lourd, excepté dans les moments où l'action se recentre sur Carl et son deuil. C'est dommage...

Les personnages sont également assez intéressants, tant Carl, qui est très attachant dès le départ, que Russel qui finit par le devenir, et même Ellie, alors qu'elle n'est quasiment pas présente. La relation entre le grand père et l'enfant contribue d'ailleurs à renforcer cet attachement. Les personnages secondaires, eux, sont plutôt secondaires, justement, oubliables, voire reposent sur un humour lassant. Cela n'est pas bien grave puisque le film se concentre sur le duo de personnages principaux, mais cela contribue encore à éloigner "La haut" de la consécration.
Une autre critique que j'aurais à propos de ce film serait son animation et son aspect visuel, simple, voir naïf, que j'ai du mal à m'approprier, mais surtout l'animation, surtout la démarche quelque peu saccadée et peu naturelle. Ces point mis à part, l'aspect visuel du film est beau, ainsi qu'une très belle musique.

"Là haut" est donc un film qui mérite son succes, touchant, poétique et envoutant, même si quelques points comme certains aspects du scénario, l'animation qui ne m'emballe pas, l'éloigne de la consécration et donc des notes les plus élevées. Neanmoins, il n'est à négliger sous aucun prétexte.