Là-haut
7.5
Là-haut

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Bob Peterson (2009)

J’ai beau avoir été déçu par Fantastic Mr Fox et Ernest & Célestine hier, j’avais encore envie de poursuivre sur du cinéma d’animation. J’ai repensé au dernier film du genre qui m’avait vraiment ému, et c’est Vice-versa. Ca m’a donc semblé logique de regarder Up/Là-haut, le Pixar précédent qui semblait s’en approcher un minimum, la série des Cars étant apparemment plus commerciale (sans parler de son spin-off Planes).


Carl, gosse timide fan d’un explorateur renommé, tombe sur Ellie, une fille qui rêve elle aussi d’aventures, et lui fait promettre de l’emmener un jour à Paradise falls, contrée sauvage et inexplorée d’Amérique du Sud.
Des années plus tard, les deux ses marient, ils vieillissent ensemble, le temps passe et ils n’ont pas l’occasion de faire ce voyage… jusqu’au décès d’Ellie.
Désormais seul, Carl subit la pression d’un entrepreneur qui veut placer un immeuble là où se trouve sa maison, mais tout dans la demeure est rattaché au souvenir de sa femme.
En connaissant sa backstory, cela semble justifié, que Carl soit devenu un de ces vieux aigris archétypaux, le genre de personnage qu’on a tendance à ne pas aimer… mais pour lequel là, du coup, on ressent une forte empathie, le plaignant lors de ses confrontations avec des jeunes gens limite condescendants (un peu comme moi, quoi). Sans compter ceux qui, par illusion de bienveillance, le traitent comme un gamin.
Alors Carl décide de décoller à bord de sa maison avec des ballons à la cheminée, en embarquant par inadvertance un boy-scout. Normal.
J’étais plus réticent à la tournure fantaisiste que prenait le film, surtout une fois dans la jungle avec l’oiseau géant et les chiens qui parlent, mais finalement ça apporte tellement de bons gags que je m’y suis fait rapidement.
L’histoire est farfelue, mais sans pour autant sombrer dans le n’importe quoi, elle reste logique dans sa diégèse.
Et derrière tout ce délire il y a un fond plutôt plaisant. Le héros et son antagoniste ont pour point commun que leur obsession leur a fait perdre de leur humanité, et mine de rien toute l’intrigue parle d’apprendre à faire le deuil et continuer à mener son existence.


Alors que beaucoup de personnes de ma génération ont grandi avec Toy story, je n’y ai jamais adhéré plus que ça, et j’ai du mal à saisir qu’on soit en émoi à l’évocation du nom de Pixar.
En voyant Là-haut toutefois, je me rends mieux compte qu’ils se placent quand même au-dessus des autres dans le domaine du cinéma d’animation, surtout après avoir vu des films pour enfants de qualité moindre.
Comme quoi, voir un mauvais film a des fois des avantages. Hier, je voyais dans Ernest & Célestine des gags poussifs et éculés (en plus d’un univers incohérent). Les gags de Pixar se montrent déjà plus subtils en passant par la mise en scène : le choix du cadre, de ce qui est ou non dans le champ, les brusques variations de rythme, …
Des procédés qui n’ont rien de tellement nouveau, mais sont toujours très efficaces pour provoquer les rires.
Mais les situations sont aussi bien plus inventives, et le sens de l’humour plus mordant, voire acerbe par moments (normal, au vu du personnage principal) ; j'ai plusieurs fois éclaté de rire.
Là-haut est un film supposément destinés aux enfants mais encore appréciable par les adultes, parce que Pixar ne donne pas l'impression de prendre son public pour des demeurés.
On voit également le talent du studio dans sa capacité à raconter une histoire juste par les images, et de sorte que ça suffise pour que je me retrouve au bord des larmes au bout de 10mn de film seulement.
Comment ils font ça, bon sang ?


Merveilleux.

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le 22 août 2016

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Wykydtron IV

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