Deux beaux acteurs, jeunes, sains, souriants, chantant et dansant dans de jolies rues, jolis cafés, jolis appartements, sur de jolis bancs. Mention spéciale pour les petites robes colorées de la pétillante Emma Stone. Ce film aurait pu être produit par Disney, non pas que cela soit mal, mais parce qu'il dégage une atmosphère de parc d'attraction pour enfant. Les deux protagonistes s’envolent dans les nuages pour faire quelques pas de danse et s'embrasser ou partent en voyage sautillant sur une mélodie du bonheur parfait. On ne peut pas dire que le titre La La Land, et pourquoi pas Do ré mi fa sol la City , ne nous avait pas prévenus de la tonalité. Pourtant, un choix de titre sonnant aussi niais laissait présager au contraire, un petit contre-pied, une petite ironie...eh bien non, même pas. Ryan Gosling et sa partenaire tiennent à la perfection leur rôle de bisounours passablement embourbés dans une mignonne vie de ratés, incompris attachants et amoureux, mués par la passion intransigeante de leur art respectif: l'un jazzman, l'autre actrice. Sans doute le film emprunte-t-il aux comédies musicales des années 50 à la Gene Kelly, classiques du genre, pour donner quelque-chose de classieux, plein d’énergie et de bons sentiments. De là à faire chanter l'équipe du film sous une pluie de récompenses aux Golden Globes, cela paraît un peu excessif pour une histoire au final assez plate et prévisible comme Hollywood en produit déjà pas mal.
Au moins dans Mama Mia, pas vraiment plus édifiant, il y avait Dancing Queen.
Personnes allergiques aux comédies musicales et/ou romantiques s'abstenir donc. Pour les téméraires, les premiers symptômes en cas d'intolérance apparaîtront dès la scène d'ouverture où de joyeux conducteurs malgré le fait d'être pris dans des embouteillages monstres, sortent de leurs voitures pour chanter et danser. Bon mais heureusement, d'accord, que le cinéma n'a pas forcément le réalisme implacable du périph' parisien aux heures de pointe.