Encore une critique sur La La Land me direz-vous, encore quelqu'un qui va nous dire qu'il faut absolument aller voir ce film, qu'il faut l'aimer etc... Encore quelqu'un qui va nous asséner que c'est un des meilleurs films de 2017, que Chazelle parvient à redonner un second souffle aux comédies musicales, qu'il modernise un genre souvent considéré comme désuet voir même kitsh... Encore quelqu'un qui va nous dire que la mise en scène très théâtrale fait un écho absolument signifiant et pertinent au film. Encore quelqu'un qui va nous dire que la BO lui trotte dans la tête et qu'il est impossible de la faire sortir. Encore quelqu'un qui va louer la prestation des acteurs etc..
Moi, ce dont je voudrai parler, ou du moins tenter de parler c'est de sentiment, d'émotion. Parce que oui, pour moi avec La La Land c'est avant tout de ça dont il est question. Je dois, avant de continuer, vous confesser mon goût pour les comédies musicales, qu'elles soient françaises comme les Demoiselles de Rochefort, ou alors américaines avec West Side Story ou encore Singing in the rain. J'ai grandi avec les comédies musicales et elles sont ancrées en moi et s'apparentent à l'insouciance et à la candeur qui nous habitent pendant notre enfance. Il était donc évident que j'attendais beaucoup de ce film.
Quand la lumière s'est éteinte et que le film a commencé, avec cette scène inaugurale absolument grandiose, je dois avouer que j'ai versé une larme de joie. J'ai senti qu'avec ce film, j'allais retomber en enfance, retrouver la naïveté qui me caractérisait, oublier tous les tracas qui font le quotidien... Pendant 2h, je me suis retrouvée dans une bulle, un cocon. Alors certes, on peut reprocher au film d'être entendu, naïve, de ne pas développer une intrigue hors du commun, mais, à mon avis,ce n'est pas ce qu'on cherche quand on regarde une comédie musicale. A mon sens, toute la beauté de la comédie musicale réside justement dans cette naïveté et cette candeur. Ce sont des films qui sont là pour faire du bien, pour qu'à la sortie du film, une vague de bonheur nous habite, qu'on se mette soudain à chanter ou à danser dans la rue en trouvant cela tout à fait normal. Il ne faut cependant pas résumer le genre à la joie à la danse et à la chanson. En effet, bien souvent les comédies musicales développent des sujets de fonds et sont parfois même très critiques quant à la société. Je regrette d'ailleurs que cet aspect de dénonciation ne soit pas présent, le film aurait pu gagné en profondeur.. De la même façon, si les personnages sont développés individuellement, je regrette que leur relation, elle, ne soit pas plus développée.. En effet, leur relation ne semble vraiment prendre vie que dans le songe d'Emma Stone vers la fin du film. Mais avec le recul, je pense que de cette façon, la force du songe est renforcée et rend la conclusion d'autant plus brutale..
Pour conclure, je remercie ce film de m'avoir ramené en enfance le temps de quelques heures, de m'avoir plongé dans une joie et une bonne humeur inaltérable et ce même quelques heures après la fin du film. Même si la fin m'a laissé songeuse et légèrement mélancolique, je dois dire que, quelques heures après la fin de La La Land, je n'avais pas quitté mon sourire ni ma bonne humeur.